La fille du RER

André Téchiné

L'histoire

Jeanne vit en banlieue avec sa mère Louise. Les deux femmes s'entendent bien. Lisant unepetite annonce sur Internet, Louise espère que sa fille va être engagée par Blumenstein, un avocat renommé...

Avec

Emilie Dequenne, Catherine Deneuve, Michel Blanc, Nicolas Duvauchelle, Mathieu Demy, Ronit Elkabetz

Sorti

le 18 mars 2009

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Emilie fait du roller


Drôle de film, à propos d’une fille pas si drôle que ça. On s’attend à un retour distancié sur ce qui avait choqué la France médiatique lorsque l’affaire avait éclaté. Petit rappel : en 2004, fleurissent des agressions à caractère raciste et antisémite et l’une d’elles (pourquoi celle-là, pourquoi à ce moment précis ?) attire tous les regards et déclenche tout un tas de déclarations apitoyées et volontaristes, président de la République y compris. Deux jours plus tard, le récit de l’agression en question s’avère être l’œuvre d’une mythomane, ayant voulu se faire remarquer par sa mère et son compagnon. Et comme à chaque fois qu’un emballement médiatique a lieu à tord, il y a un grand mea-culpa sur l’utilité de la vérification des faits supposés.
Voir Téchiné, observateur généralement fin des maux contemporains, revenir sur ce non-événement, était plutôt intéressant. Mais le réalisateur, prenant tous les spectateurs à contre-pied, fait un autre film : le contexte médiatique est évacué, il n’apparaît même pas en filigrane. Il reste à distance, pratiquement ignoré, puisque les deux seuls points de vue sont celui de la jeune fille qui ment, et celui de la famille de l’avocat juif lié à l’affaire de façon complexe. Mais si le film ne s’intéresse pas aux errances et aux déferlements médiatiques, que traite-t-il ?
C’est dans l’absence précise de réponse à cette question que le film s’écroule. On suit une jeune fille, plus vraiment adolescente, pas encore adulte, mais à part son élégance à la Gus Van Sant lorsqu’elle se balade sur ses rollers, elle se révèle assez terne, à la fois banale et pas très crédible. Il y a aussi Catherine Deneuve, en nounou dans un pavillon de banlieue, jouant avec trois marmots idylliques dans un bac à sable, absolument irréelle. On rajoute là-dessus une famille juive bourgeoise se posant mollement des questions de famille juive bourgeoise, une histoire d’amour sans histoire dont on essaye en vain de nous faire croire qu’elle est une tragédie.
On en ressort interloqué, se demandant quelles étaient les intentions de Téchiné, à quel moment s’est-il perdu dans cet imbroglio de semi-histoires à personnages théoriques et sans réalité.
Il reste le souvenir un peu planant d’Emilie Dequenne glissant sur ses rollers…

 

 

 

 

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