Du cinéma en liberté
? Tout dépend de ce qu'on appelle la liberté, toujours
est-il que c'est une œuvre qui se ballade loin des contraintes,
qui ne craint pas les digressions ahurissantes, les raccords flous,
un jeu d'acteur approximatif. Mais l'ensemble est plus près
d'un Jacques Tati avec toute l'artificialité qui l'accompagne
que de la nouvelle vague et de la spontanéité qui
allait avec…
Tout semble faux dans ce film estival, et si le récit assume
parfaitement l'irréalité et l'aspect délirant
de beaucoup de situations, la mise en scène enfonce les portes
ouvertes par le scénario. Certaines scènes semblent
improvisées ? Elles ne font que sembler, elles sont écrites
et cela finit par se sentir, transformant la fraîcheur voulue
en chaleur moite. Les cadrages, le montage, la prise de son, les
éclairages ont un aspect amateur ? Cela n'est en réalité
qu'une posture, un parti pris affirmé. De la légèreté
souhaitée, on passe alors à une lourdeur parfois difficile
à digérer.
Côté acteurs, à part Vincent Macaigne qui fait
naître un vrai personnage (et encore, il ne s'agit peut-être
qu'un effet de contrastes par rapport aux autres), il y a globalement
un manque de charme et de plaisir à jouer et à voir
jouer, à commencer par "Truquette" (Vimala Pons),
sans caractère, ni délicieusement pénible,
ni outrageusement belle. Quant au personnage "principal",
celui qui cherche sa "Truquette", il est d'une fadeur
affligeante.
Seul le médecin sort du lot, par ses extravagances mais il
est très vite dans le sur-jeu, l'exagération de tout
et s'il parvient à faire franchement rire au début,
il devient insupportable par la suite.
Faux personnages, fausse histoire, fausses impros, faux amateurisme…
faux film ?
