Les figures de l’ombre

Voici une bien belle histoire américaine, traitée à l'américaine, retraçant l'épopée de la conquête spatiale sans jamais la remettre en cause (oh, que de héros, que de volonté, que d'efforts et quelle belle réussite…) tout en montrant la ségrégation raciale et sexiste dans toute son absurdité. C'est un peu facile, mais bien mené. Les notes d'humour, nombreuses, font vite passer la légère amertume et il n'y a aucun recul dans la façon de présenter la course à qui fera voler sa fusée le plus loin, le plus longtemps… ce n'est finalement pas la soif de l'inconnu qui fait avancer, mais bien la haine de l'ennemi : tout pour aller plus vite que ces vilains russes. Mouais.
Les trois afro-américaines ont tout des héroïnes classiques : d'abord ignorées, traitées comme moins que rien, elles sont finalement des rouages essentiels dans la prouesse scientifique. Certes, c'est un peu répétitif, les formules au tableau, les cerveaux qui font tilt, les hommes blancs qui ouvrent les yeux comme des soucoupes devant ces femmes noires qui calculent et réfléchissent drôlement mieux qu'eux… mais c'est aussi le plus souvent gentiment réjouissant.