Femmes du Caire

Yousry Nasrallah

L'histoire

Le Caire. Hebba, une animatrice de télévision, présente une émission politique à succès sur une chaîne privée. Karim, son mari, est le rédacteur en chef adjoint d'un journal appartenant au gouvernement et ambitionne d'en devenir le rédacteur en chef.

Avec

Mona Zaki, Mahmoud Hemida, Hassan El Raddad, Sawsan Badr, Rihab El Gamal, Nesrine Amin

Sorti

le 5 mai 2010

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Shéhérazade moderne

 

 

 

 

L’esthétique presque toc, image très nette et couleurs saturées, peut surprendre et faire se méprendre le spectateur : non, il ne s’agit pas d’une production brésilienne, on est plus proche de l’univers d’Almodovar (second degré et décalage) que de celui d’un feuilleton télévisuel à l’ancienne. Mais il y a de quoi douter, tant les acteurs surjouent. De plus, les décors ont un aspect très kitsch, le montage basique semble destiné pour les mal-comprenants, les personnages ont parfois autant de crédibilité que dans les tragédies made in Bollywood…
Les différentes histoires, racontées comme s’il s’agissait d’une version moderne et cauchemardesque des Mille et une nuits, mettent en scène de façon systématique des femmes victimes de la bassesse des hommes. Chaque récit est traité comme une reconstitution pour l’émission que le personnage principal présente : pas très crédible, avec une pointe d’humour parfois déplacé, et sans éviter la vulgarité. On a donc du mal à s’attacher à ces femmes, dont les vies sont présentées de façon légère, comme dans une comédie musicale sans musique.
La toute-puissance de la télé et de ses émissions voyeuristes n’est absolument pas remise en cause, bien au contraire, elle est présentée comme un contre-pouvoir à la puissance des politiques gouvernementales, ce qui semble soit une preuve de naïveté, soit une falsification assumée de la réalité.

 

 

 

 

Vos commentaires pour ce film

Son titre original, "Shéhérazade", présente bien le scénario : une jeune journaliste télé raconte des histoires. Comme des poupées russes, les trois histoires racontées s'imbriquent dans l'histoire de la journaliste. C'est filmé de manière très sensuelle, certaines images rappellent Almodovar par la couleur, la lumière. Tout n'est pas convaincant, il y a quelques longueurs mais globalement le message sur le statut de la femme en Egypte et sur les relations entre politique et pouvoir sont bien illustrées.
A la fin du film, mes voisins de siège m'ont demandé mon avis : c'étaient deux Egyptiens (25/30 ans) qui étaient frappés par la justesse du propos, ils avaient eu l'impression, pendant les 2 heures du film de se retrouver au Caire et voulaient savoir si ce "réalisme" passait auprès d'un public occidental.
Bref, je recommande ce film, aux femmes et hommes (du Caire et d'ailleurs).

Irène D. le 6 juin 2010

 

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