Adapté, semble-t-il assez
librement d'un roman de Douglas Kennedy, cette œuvre parisienne
d'un cinéaste polonais avec un acteur américain en première
ligne, a de quoi intriguer…
Au bout du compte, le spectateur ne saura pas dans quel registre il
se trouve, polar sans policier (ou presque), ou comédie romantique
d'un nouveau genre, ou bien encore récit fantastique, entre
rêves et fantasmes…
On pense à Polanski, pour ce personnage déraciné,
en plein désarroi, lâché dans un univers a priori
hostile. On pense aussi à Lynch pour ces ambiances énigmatiques,
inquiétantes, ces lieux imaginés ou à la lisière
de la réalité, à chacun de faire la lumière,
sa propre lumière…
Tout au long du film, c'est l'envoûtement qui prédomine,
dû aux images magnifiques, au travail sur l'univers sonore qui
fait perdre ses repères. Si on se laisse aller, on peut se
sentir hypnotisé, engagé dans une rêverie parfois
cauchemardesque, parfois d'une beauté irréelle. Le récit
suit au plus près le personnage principal, jamais en avance
sur lui, pas omniscient, ce qui conduit le spectateur dans un brouillard,
au choix angoissant et porteur de mystères, ou bien facile
puisque sans besoin d'éclaircissements…
Au final, pas tout à fait certain qu'il reste beaucoup d'éléments
de cet objet filmique élégant, onirique et déroutant,
mais d'une créativité tout de même enthousiasmante.