D’habitude, dans ce genre
de film d’auteur français, la famille est traitée
comme une source de cauchemars, une horreur qui brise les êtres…
Le point positif ici, c’est que les relations familiales sont
vues sous un angle (un peu) nouveau. Un père juif aimant, d’un
amour étouffant, qui fait légèrement penser aux
mères juives… mais n’est pas présenté
comme un monstre.
Certaines scènes sont assez bien vues, ce sont en général
celles où les personnages parlent peu. Mais la plupart des
autres sont très écrites et passent assez mal à
l’écran, du fait d’une direction d’acteurs
un peu approximative, à moins que la façon de dire le
texte, parfois très neutre, ne soit une volonté de la
réalisatrice ? Les sujets abordés sont tous fort intéressants,
mais il leur manque une véritable incarnation, tout cela reste
à l’état de divagations intellectuelles, sans
beaucoup d’émotions, mis à part dans le discours
final du père, exprimant à sa fille son amour d’une
façon plutôt inédite et que tout parent pourrait
reprendre à son compte : c’est lorsque l’aspect
un peu trop réfléchi du scénario et des dialogues
est mis de côté que le film fonctionne et acquiert une
âme.