C’est un monde aseptisé,
où tout le monde se ressemble et se fait de grands sourires
entendus… Un monde où l’argent n’est pas
un problème (ou presque et ce "presque" a son importance,
tout de même), où la soif de consommation n’est
jamais assouvie. Est-ce un monde réel ? Cet univers de nantis
peut-il toucher ? La famille Jones débarque dans ce milieu
et cette famille-là n’en est pas véritablement
une. Selon votre connaissance du pitch, vous serez surpris, ou pas,
mais de toutes façons l’identité réelle
de ces personnages est dévoilée très rapidement.
Dès lors, le récit fonctionne en parallèle, d’une
part les conséquences de l’installation des Jones sur
les riches habitants de la petite ville et d’autre part l’évolution
des relations au sein de la prétendue famille. Ni l’une
ni l’autre de ces deux branches du scénario ne sont véritablement
passionnantes, mais le film se tient, on s’accroche sans s’émouvoir,
on suit les personnages sans s’y attacher vraiment. On en sort
avec une légère amertume, une sensation de léger
gâchis, mais la neutralité de la mise en scène
et la fadeur des acteurs (Demi Moore et Duchovny n’ont pas un
charme fou), sans doute voulues, font qu’on reste à distance
d’une émotion possible, l’ensemble est plaisant
mais un peu froid.
