Une famille heureuse *

Nana Ekvtimishvili, Simon Gross

L'histoire

Professeure dans un lycée de Tbilissi, Manana est mariée depuis 25 ans à Soso. Ensemble, ils partagent leur appartement avec les parents de Manana, leurs deux enfants et leur gendre. Une famille en apparence soudée jusqu'à ce qu'à la surprise de tous, Manana annonce au soir de son 52e anniversaire sa décision de quitter le domicile conjugal pour s’installer seule.

Avec

la Shugliashvili, Merab Ninidze, Berta Khapava, Tsisia Qumsishvili, Giorgi Khurtsilava

Sorti

le 10 mai 2017


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Bulle vitale

 

Comme un Tchekhov méridional… Une famille un peu italienne qui s'engueule, des caractères forts dans un appartement trop petit, tout le monde est entassé et subit les explosions des uns et des autres. Il y a beaucoup d'agacements à vivre ensemble, mais de l'amour, aussi. Le titre du film est bien sûr ironique, mais pas complètement. Les membres de cette "famille heureuse" n'en peuvent plus de se côtoyer tous les jours, mais ils n'imaginent pas une vie différente. Sauf Manana. La décision qu'elle prend de tout quitter, mari, enfants, parents, surprend tout le monde. Mais elle n'aspire plus qu'à une chose, vivre seule. Ce n'est pas qu'elle s'en moque, de tous les autres, ou qu'elle les déteste. Non, c'est juste qu'elle a besoin d'une bulle. Cette échappée donne une universalité au film, qui n'a jamais ressenti une nécessité de solitude ? Les longs plans séquences avec une caméra mouvante donnent l'impression de vivre au cœur des échanges, d'être là, avec les personnages, on pourrait donner son avis, participer aux élans des uns, s'offusquer avec d'autres. Il y a beaucoup de bruit, c'est parfois chaotique, la vie de famille. Mais il y a aussi des accalmies, des respirations. C'est parfois drôle, sur un détail, une expression, juste un mot. Désespérant, aussi, à d'autres moments. Ça ressemble très fort à la vie. Même si celle que l'on nous montre est éloignée de la nôtre, on s'y retrouve. Et puis soudain, les voilà qui chantent. Et c'est beau, comme ils chantent. Est-ce ainsi que les Georgiens s'expriment ? Est-ce que dans toutes les familles à Tbilissi, les hommes chantent aussi bien ? Peut-être, ou peut-être pas. Est-ce vraiment important ? Cela semble naturel, là. Et tout finit par donner des émotions. Un regard, un demi-sourire, une maladresse, une larme.
Quand la caméra les quitte, quand le noir se fait, on est encore un peu avec eux, pour quelques instants. Ce n'est pas du cinéma très inventif, c'est du quotidien à la fois mélancolique, joyeux, nostalgique, désabusé, ironique…

 

Pas encore de commentaires pour ce film

 

Envoyez votre commentaire