N’ayant pas vu l’œuvre
originale de 1980, je ne me risquerai pas à la comparaison…
Il n’y a qu’un seul moment où tous les personnages
(ou presque) sont réunis et font ressentir l’ambiance
de folie qui doit parfois régner dans ce type d’école.
C’est au réfectoire, c’est évidemment très
exagéré, mais ça fait frémir les gambettes
et ouvrir grand les mirettes. En dehors de cet instant, sinon magique,
au moins euphorisant, chaque scène est centrée sur un
seul personnage, ou un couple. Les rivalités entre élèves,
les retrouvailles de quelques-uns, la complicité de quelques
autres, tout cela n’est même pas effleuré, c’est
tout simplement ignoré. Le film est un simple assemblage de
morceaux musicaux, dansés ou joués, de bonne qualité
certes (tout de même beaucoup de musique à tendance RnB
gueularde ou hip-hop sans créativité…), mais qui
peinent à faire naître de l’émotion, car
les personnages ne sont pas montrés comme des éléments
d’un tout, juste des histoires personnelles juxtaposées.
On est bien loin d’un film choral, avec tout le côté
excitant et surprenant des récits entremêlés,
on se situe plutôt dans le cadre du patchwork, plutôt
plaisant mais creux dans ses jointures. Les contrastes ne sont qu’involontaires
et le plus souvent inefficaces, on pourrait voir le film avec de multiples
coupures publicitaires sans que cela soit gênant…
Chaque petit récit est en soi assez agréable, très
hollywoodien (mais c’est le jeu), abondant en clichés
et en bons sentiments, on peut même aller pour certains jusqu’au
léger serrement de cœur, mais l’ensemble se révèle
assez répétitif, et finalement un peu ennuyeux.