Fais-moi plaisir

Emmanuel Mouret

L'histoire

Ariane est persuadée que son compagnon Jean-Jacques fantasme sur une autre femme. Pour sauver son couple, elle lui demande d'avoir une aventure avec celle-ci, pensant qu'il s'agit du meilleur remède pour le libérer. Lorsque Jean-Jacques se rend chez cette femme qu'il connaît à peine, il ne sait pas encore qu'il s'agit de la fille du Président de la République...

Avec

Emmanuel Mouret, Judith Godrèche, Frédérique Bel, Déborah François

Sorti

le 24 juin 2009

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Tati, Rohmer et le boulevard

 

 

 

 

C’est un croisement pas si improbable que ça entre Rohmer, Jacques Tati, et la comédie de boulevard.
Les portes qui claquent, les amants dans le placard ou sur le balcon, les méprises et autres quiproquos, Emmanuel Mouret décline tous les poncifs du genre, allant même jusqu’à installer ses interprètes dans des décors qui sonnent volontairement faux, comme aux plus belles heures d’au théâtre ce soir… Les cadrages souvent frontaux, les lumières et les couleurs vives finissent d’ancrer le film dans cette tradition ringarde, et tellement ringarde qu’elle en devient presque moderne.
L’influence de Rohmer est aussi immédiatement palpable, pas seulement dans les dialogues, très écrits, dits de façon légèrement fausse, mais aussi dans les situations, amenées comme des conséquences de raisonnements intellectuels et non pas à la suite d’élans du cœur. Le précédent film de Mouret, "un baiser s’il vous plaît", était encore plus marqué par les références à Rohmer, avec des accents mélancoliques, jouant sur les souvenirs et donnant un peu de gravité, ce qui n’est absolument pas le cas ici. Même s’il y a quelques points d’acidité, l’ensemble reste très léger, à la limite du futile…
Et Jacques Tati, alors ? C’est très personnel. Je déteste les films de Tati. Je le considère comme un mégalo jouant tout seul, sans accepter quoi que ce soit de la part des autres, techniciens ou interprètes… Emmanuel Mouret sait s’entourer, au contraire de Tati, d’actrices un peu bizarres, un peu hors normes, qui apportent à ses films énormément de caractère. Mais comme Tati, il joue toujours le même rôle, de la même façon, et il n’est pas drôle (comme Tati, mais c’est mon opinion toute personnelle). Woody Allen, dans un genre pas si éloigné que ça, a l’intelligence de s’effacer de temps à autre, de laisser la place. Mouret, non. En tant qu’acteur, il est omniprésent, lourd, sans grâce, et il est bien difficile d’admettre que toutes ces jolies personnes soient dingues de lui.
Mais peut-être est-ce là juste un effet de jalousie de la part du spectateur masculin que je suis…

 

 

 

 

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