Fais de beaux rêves

Marco Bellocchio

L'histoire

Turin, 1969. Massimo, un jeune garçon de neuf ans, perd sa mère dans des circonstances mystérieuses. Massimo refuse d’accepter cette disparition brutale.
Année 1990. Massimo est devenu un journaliste accompli, mais son passé le hante. Alors qu’il doit vendre l’appartement de ses parents, les blessures de son enfance tournent à l’obsession…

Avec

Valerio Mastandrea, Bérénice Bejo, Guido Caprino, Nicolo Cabras, Barbara Ronchi, Emmanuelle Devos

Sorti

le 28 décembre 2016


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

L'illusion du mensonge

 

C'est une histoire presque classique, celle d'un secret, un silence qui recouvre la véritable raison de la mort d'une femme, mère d'un garçon avec qui elle entretenait une relation d'une grande complicité. L'enfant devenu homme sait, fort probablement, dans son inconscient, pourquoi sa mère est morte, certainement pas d'un infarctus foudroyant comme son père tente de lui faire croire tout au long de sa vie. Il le sait mais n'ose pas le comprendre, certes il pose la question aux proches de ses parents mais sans doute tous ceux qui lui répondent préfèrent le laisser découvrir seul la vérité. Nous, spectateurs, bien que rien ne soit montré explicitement, nous avons compris très tôt.
Le film fait des allers et retours entre l'enfance bénie puis brisée d'un coup et la vie d'homme de celui qui devient journaliste. C'est l'adaptation d'un roman autobiographique, et sans l'avoir lu, on sent que le réalisateur parfois n'a pas osé trancher, couper telle ou telle partie. Du coup, il y a un gros ventre mou au milieu du film, les petites amies successives, la guerre en ex-Yougoslavie, le foot (il est, pendant un temps, journaliste sportif), une interview étrange qui finit mal, tout cela n'a que peu d'intérêt par rapport aux séquences de l'enfance qui parviennent à laisser planer le doute, entre onirisme léger, rêve éveillé, illusion ou réalité... Bien sûr, tout est prétexte à donner des pistes au personnage pour qu'il puisse ouvrir les yeux mais la façon dont est montrée son obstination à ne pas voir la vérité, à ne pas vouloir la mettre à jour, devient systématique, un peu démonstrative et légèrement ridicule. A partir du moment où arrive le personnage joué par Bérénice Béjo, le récit devient plus émouvant, plus évident, c'est elle, quoique involontairement, qui l'aidera le mieux. Elle n'a jamais été aussi bien filmée, elle impose une très belle présence, un charme qui unit l'élégance au naturel. Elle n'a finalement qu'un rôle secondaire mais c'est bien elle qu'on retient.

 

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