Typique du film choral à
la française, cette production ne laisse pas de marbre mais
par son manque d’ambition et de radicalité, reste très
en deçà des potentialités de sa situation initiale.
Le père juif qui prend le rôle traditionnellement dévolu
à la mère, qui ne fait que des filles et voue à
l’une d’elles un amour éperdu et d’une maladresse
incroyable, c’est du pain béni (cacher) pour une comédie
qui peut aussi faire pleurer… Mais la relation entre ce très
lointain cousin de Woody Allen et sa fille préférée
est à la fois bien trop pesante et pas assez travaillée.
En effet, le duo Michel Blanc / Mélanie Laurent éclipse
le reste des personnages (en particulier celui joué par Florence
Loiret-Caille, complètement sous-exploitée), et dans
un film dit choral, c’est un peu gênant. Dans le même
temps, on ne voit pas d’évolution marquante de leur relation
"je t’aime moi non plus", "je ne te supporte
plus et pourtant je ne peux pas me passer de toi"… Sur
un air de fausse complexité, le scénario ne montre pas
beaucoup de profondeur des sentiments entre le père et la fille.
L’ensemble du film n’est pas déplaisant, ne fait
pas souvent rire mais certaines scènes ont un petit charme,
insuffisant tout de même pour élever le film au-dessus
de la mollesse inhérente à la majorité de ce
qu’on appelle les "comédies françaises".