Etreintes brisées

Pedro Almodovar

L'histoire

Un auteur de scénarios aveugle reçoit la visite d'un jeune homme voulant qu'on lui écrive son histoire. L'écrivain se souvient alors du temps lorsqu'il pouvait voir, et d'un amour fou avec une actrice débutante...


Avec

Penélope Cruz, Blanca Portillo, Lluis Homar, Jose Luis Gomez, Ruben Ochandiano, Tamar Novas

Sorti

le 20 mai 2009

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Catalogue Almodovarien

 

 

 

 

Almodovar, Penélope Cruz, Lanzarote, l’attente était légitimement énorme… On a la très nette impression qu’Almodovar , à court d’idées, a recyclé plusieurs de ses obsessions, ou sources d’inspiration : on assiste ainsi, un peu stupéfait, à un auto-remake de "Femmes au bord de la crise de nerfs" ; il y a aussi l’éternelle histoire surgie du passé qui fait trébucher le présent, comme dans "Volver" ou "La mauvaise éducation" ; le thème de l’homosexualité et du travestissement ; enfin, on peut noter un aller et retour entre la comédie débridée et le pur mélo façon Douglas Sirk…
Mais tout cela ne donne pas beaucoup de frissons, du fait de l’absence d’un scénario renversant dont le réalisateur espagnol est pourtant le grand spécialiste. Les quelques révélations n’ont pas d’incidence sur le comportement des personnages, et elles sont bien loin d’être époustouflantes. L’une des dernières discussions, où l’un des personnages insiste lourdement sur ce qu’il a caché pendant des années et dont il va enfin se libérer, est très en deçà des effets déployés pour mettre en valeur la révélation du pseudo secret.
L’immense présence de Penélope Cruz, au charme presque douloureux tant elle est fascinante, éclipse complètement son partenaire masculin, d’une grande fadeur, et dont on ne comprend pas comment il peut la séduire. Ce manque de caractère est peut-être voulu, et de toutes façons plutôt récurrent dans l’œuvre d’Almodovar : les femmes sont toujours mieux mises en valeur (ainsi, les deux brillantes figures féminines de "parle avec elle" dont tout le monde se souvient, au contraires des deux hommes…) ; mais cette fois, le déséquilibre est tellement flagrant qu’on a de la peine à croire à la relation amoureuse.
Enfin, malgré le potentiel mélodramatique, on ne ressent aucune émotion, pas de gorge serrée, pas de larmes, et on a même le droit à une fin tronquée, comme si le maître décidait de fermer brusquement ce catalogue sans charmes (ou presque, il y a tout de même Penélope Cruz) de tous les aspects de son œuvre, comme un mauvais concentré de tous ses films précédents.

 

 

 

 

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