Les étoiles restantes **

Loïc Paillard

L'histoire

Alexandre, trentenaire un peu paumé, décide de se lancer dans la vie active. Loris, son colocataire misanthrope, travaille sur une « méthode universelle pour réussir sa vie » et Patrick, son père, décide d’arrêter sa chimiothérapie. Jusqu’ici tout va mal, mais c’est sans compter l’arrivée de Manon…

Avec

Benoît Chauvin, Camille Claris, Jean Fornerod, Sylvain Mossot

Sorti

le 7 mars 2018


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Oh, la douce lumière...

 

C’est un film modeste et magnifique, dont l’histoire n’est pas nouvelle, typique des productions françaises intimistes et un peu nombrilistes, avec un personnage principal trentenaire pas encore vraiment passé dans l’âge adulte, meurtri par la fin d’une histoire d’amour et par la maladie de son père, qui hésite, qui doute, un peu mélancolique, drôle à sa façon, quelque chose de Souchon ou Dylan dans l’allure... Autour de lui, il y a son père, bien sûr, atypique non par ce qu’il vit (la maladie, la solitude) mais par la manière dont il le vit (entre acceptation et recherche de plaisirs); son colocataire, hors norme, en plein(e) d(ér)oute, écrivant une méthode pour réussir sa vie, pensant peut-être qu’elle lui permettra de mieux vivre la sienne; et puis Manon, fleur des villes, à la profession pas clairement définie, mais qui veut faire du bien autour d’elle...
Dans cette description de personnages éminemment sympathiques, il y a quelque chose qui a à voir avec Gavalda, avec Klapisch, une douceur, une tendresse dans le regard du réalisateur, une absence de jugement, chacun avance à sa façon et fait comme il peut avec les sentiments, les siens comme ceux des autres. Tous les échanges sont mis en scène avec beaucoup de naturel, ils paraissent parfois improvisés, et cependant écrits, avec un certain goût pour les jeux de mots et les galéjades, c’est drôle et émouvant à la fois, ça coule de source et pourtant ça pique, ça frotte, ça claque...
L'emballage de tout ceci - le son, l'image, le montage - n'a absolument pas été laissé à l'abandon, il y a un très beau travail sur la lumière, particulièrement pour les scènes en Bretagne, et les transitions réservent toujours des surprises de mise en scène, des contrastes de cadrage, des variations de ton avec de splendides premiers plans éphémères et pourtant hypnotiques suivis de plans séquences presque théâtraux, des passages du rire aux larmes en quelques secondes…
Ces étoiles qui portent si bien leur nom n'ont qu'une distribution confidentielle, jetez-vous dessus sans modération si par hasard elles illuminent un écran près de chez vous.

 

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