Et j'aime à la fureur **

André Bonzel

L'histoire

Depuis son enfance, le co-réalisateur de C’EST ARRIVÉ PRÈS DE CHEZ VOUS collectionne des bobines de films. Grâce à ces instants de vie de cinéastes anonymes et ces traces d’émotions préservées, il reconstitue l’aventure de sa famille.


Avec

Vous, peut-être... et tout un tas de monde

Sorti

le 20 avril 2022


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Les récits infimes

 

Cosey, un auteur de BD, avait imaginé il y a quelques années, dans son album Zeke raconte des histoires, un personnage allant de village en village avec tout un lot de diapositives disparates et un projecteur. Il racontait des histoires en se servant de ces images, des histoires un peu étranges, parfois lacunaires, rêveuses, poétiques mais pas sans queue ni tête… André Bonzel fait un peu de même, grâce à sa collection incroyable de films amateurs, de famille ou autres, de toutes époques. Il raconte sa propre histoire familiale, peut-être fantasmée, peut-être vraie, sans doute un peu des deux, à l'aide des films retrouvés où l'on peut voir ses aïeuls, et lui-même tout petit, puis un peu plus grand… Et puis comme cela ne suffit pas pour tenir tout un long métrage, il comble avec d'autres bouts de films, issus d'un peu partout. Et ça fonctionne. C'est drôle, c'est émouvant, et ça sert son propos : les souvenirs d'enfance n'existent pas, ils sont tous plus ou moins réinventés, et notre mémoire recompose, mélange le réel et l'imaginaire, fait des raccourcis, enjolive tel événement, en dramatise un autre. La vérité n'existe pas… il n'y a que des ressentis, des exagérations, des rêves éveillés, l'inconscient peut tout réécrire. André Bonzel n'est pas un inconnu, c'est l'un des deux réalisateurs de l'extrême C'est arrivé près de chez vous. Il fabrique ici, tout seul ou presque (il y a aussi la musique de Biolay, formidable) un petit bijou d'inventivité, un trésor de montage, un collage nostalgique et d'une gaieté absolument communicative. On peut passer la totalité de la projection avec un sourire béat, et quelques éclats de rire au passage, pour finir avec la gorge nouée. Oui ce film est génial, il fait un bien fou. C'est un nouvel hommage au cinéma, le cinéma qu'on fait avec juste une caméra et sans autres acteurs que ses amis ou sa famille. Un cinéma sans grande histoire, mais peuplé d'infimes récits. Sous-distribué mais bénéficiant d'un bouche à oreille ému, Et j'aime à la fureur, passera certainement un jour pas loin de chez vous. Ne le loupez pas.

 

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