Les Estivants *

Valeria Bruni Tedeschi

L'histoire

Une grande et belle propriété sur la Côte d’Azur. Un endroit qui semble hors du temps et protégé du monde. Anna arrive avec sa fille pour quelques jours de vacances. Au milieu de sa famille, de leurs amis, et des employés, Anna doit gérer sa rupture toute fraîche et l’écriture de son prochain film.

Avec

Valeria Bruni Tedeschi, Pierre Arditi, Valeria Golino, Noémie Lvovsky, Yolande Moreau, laurent Stocker, Riccardo Scamarcio, Bruno Raffaelli, Marisa Borini, Oumy Bruni Garrel

Sorti

le 30 janvier 2019


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Agacement jubilatoire

 

Les films de la sœur de la femme de l'ex-président de la République sont majoritairement agaçants, nombrilistes, parlant de problèmes de riches gérés par des personnages hystériques et à qui on a très envie de filer des baffes. Cette dernière œuvre, estivale d'après son titre, n'échappe pas à la règle de l'envie de baffer, mais il y a peut-être, là, un surplus d'ironie qui fait passer tout l'ensemble. Les personnages, malgré leur situation sociale très marquée (autant les maîtres que les domestiques), ont quelque chose de touchant, l'exagération de la description des relations fait qu'on n'est pas tout à fait dans le réel, c'est de la tragi-comédie qui mêle Shakespeare et Tchekhov. C'est pour rire, et ça peut faire pleurer. Il n'y en a pas un, pas une, sur qui on pourrait s'apitoyer mais personne non plus ne fait naître le dégoût, leurs soucis sont à la fois dérisoires et terriblement traumatisants, ce sont des caricatures mais avec des sentiments humains, ridicules et splendides. La petite fille observe tout cela avec une sagesse remarquable, elle n'a pas une once de crédibilité mais on s'en moque, elle est la conscience de tous, une sorte de fou du roi à l'envers, ne se moque de personne et pourtant révélatrice de la folie de ceux qu'elle observe, comme cette scène où le repas de famille tourne au règlement de comptes (de contes aussi), elle se met en retrait, s'installe sur la pelouse sur un siège pour mieux regarder et écouter ces grandes personnes qui partent en vrille les unes après les autres, bientôt rejointe par des spectateurs imaginaires : nous, peut-être…
Les acteurs sont magnifiques, ne cachant rien de leurs bourrelets et de leurs rides, boursoufflés, pathétiques, drôlissimes, réjouissants de mauvaise foi et d'absence d'innocence : d'une humanité criante, en somme. Pour reprendre un terme qui fut à la mode mais ne l'est plus : jubilatoire.

 

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