Ensemble c'est trop *

Léa Fazer

L'histoire

Clémentine et Sébastien, jeunes parents débordés, pris en étau entre leur travail et leurs enfants, voient Marie-France, la mère de Sébastien, s'installer chez eux.

Avec

Nathalie Baye, Pierre Arditi, Jocelyn Quivrin, Aïssa Maïga, Laurent Lafitte, Eric Cantona, Olivia Cote, Jacques Weber

Sorti

le 17 février 2010

Choral pas si mal

 

Si on voulait faire la fine bouche et le sceptique es-comédie, on pourrait regretter une lumière plutôt laide, une prise de son parfois défaillante, une caméra sans invention, un manque d’ambition flagrant, inhérent au genre "film choral français". Le scénario se contente de lâcher quelques personnages-clichés de la société française actuelle dans une suite de situations plutôt qu’une histoire digne de ce nom.
Mais, après un début très conventionnel, posant lourdement les quelques enjeux de cette comédie familiale, il y a tout de même beaucoup de bons moments, comme cette fête improvisée, réunissant les générations et très enfumée, presque politiquement incorrecte ; ou bien cet échange, vif, argumenté, et pas si superficiel que ça, sur la difficulté pour les jeunes couples de (sur)vivre à notre époque en comparaison avec ceux qui ont eu vingt ans il y a… trente ans (gloups !)
Et puis, l’évolution du récit n’est pas si attendue que cela, il n’y a pas de grande réconciliation finale, la mère (Nathalie Baye, parfaite) est insupportable pour ses enfants quelque soit son moral ; malgré les clichés, la plupart des personnages sonnent juste, autant psychologiquement que socialement, la jeune femme pour laquelle le père (Arditi, un peu trop Arditi) quitte son épouse n’est pas une bimbo sans cerveau, la belle-fille (Aïssa Maïga, pulpeuse, craquante même lorsqu’elle déprime) n’a pas la même couleur de peau que tous les autres personnages et, il semble que ce soit une première bienvenue dans le cinéma populaire français, cette différence n’est à aucun moment un ressort du récit, elle n’est même jamais évoquée…
En dessous de la bonhomie de l’ensemble, assurée par un rythme trépidant, pointe un soupçon d’acidité, qu’on aurait souhaité sans doute encore plus présent… mais il n’empêche, c’est une comédie (presque) sociale qui se voit avec plaisir.

Vos commentaires pour ce film

Où il est question de Sodomie et de « Coronès » soit « couilles » en espagnol, enfin il me semble !!!!
Non ce n’est pas un film de Catherine Breillat, mais si vous voulez tout savoir de la vie d’une petite espagnole appelée Sodomie, allez voir « ensemble c’est trop » et vous prendrez du plaisir !!!
Une comédie française, ce qui peut faire frémir certains d’entre vous, qui montre la vie d’une famille très actuelle, et pas si caricaturale qu’on voudrait nous le faire croire !
Nathalie Baye y campe une mère et une femme pleine de certitudes …….puis de doutes qu’elle balaie d’un pétard en compagnie d’un Jacques Weber homo, anar baba cool vivant avec un jeune homme BCBG= coincé de partout !
Jocelyn Quivrin joue le fils de Nathalie Baye, marié et père de 2 petites filles (d’où l’histoire de Sodomie) sujet aux ulcères, il a une réplique qui prend une certaine résonnance quand on sait qu’il est décédé peu de temps après dans un accident de voiture : sa mère lui reproche de ne pas assez s’intéresser à elle et lui dit qu’elle a failli mourir, il lui répond que ça peut arriver à n’importe qui à tout moment, lui aussi demain peut mourir dans un accident de voiture, ce ne sont pas les termes exacts mais cela m’a serré le cœur quelque part, n’importe lequel d’entre nous peut lancer des paroles comme ça, ces trucs définitifs qu’on balance au cours d’une dispute et qu’on peut regretter ensuite toute une vie ou qui prennent une résonnance ensuite !
Bon que cela ne vous empêche pas d’aller rire, Arditi fait un peu du Arditi mais le rôle s’y prête, il y est tout à fait crédible et peut-être comme moi reconnaîtrez-vous ces nouveaux pères, pas ceux de la génération trentenaire qui partagent tout avec la mère mais ces 50naires voire 60naires qui découvrent miraculeusement ce qu’est d’être père en ayant un enfant avec une jeunesse et oubliant leur « absence » auprès des enfants qu’ils ont eu avec la femme épousée 20 ou 30 ans plus tôt ! à croire que changer les couches à 50 ans c’est plus jouissif qu’à 25 !
Pour les mamans, bon moment à partager avec éventuellement vos grands enfants, si vous êtes prêtes à entendre certaines vérités !!!
Et il y a Cantona, Eric, charmant, viril mais pas trop, bref un mec, je trouve qu’ il y a des hommes qui vieillissent vraiment bien… on aimerait bien être Nathalie Baye !

Isabelle M, le 28 février 2010