En quête de sens

Nathanaël Coste, Marc de la Ménardière

L'histoire

En rapprochant les messages d’un biologiste cellulaire, d’un jardinier urbain, d’un chamane itinérant ou encore d’une cantatrice présidente d’ONG, Marc et Nathanaël nous invitent à partager leur remise en question, et interrogent nos visions du monde.


Documentaire


Sorti

le 28 janvier 2015


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Dans tous les sens

 

Drôle de chose que ce documentaire qui n'en est pas un. Encore à l'affiche après six mois d'exploitation, il bénéficie d'une vague de sympathie sur Internet, alimentée par un site plutôt bien fabriqué.
Réalisé par deux amis, l'un documentariste, l'autre golden boy en rupture, et se posant tous les deux le même type de questions sur les soi-disant bienfaits de la croissance et de l'économie capitaliste, cette quête de sens accumule des témoignages et interviews de personnes plus ou moins connues et militant pour un avenir alternatif, une autre économie basée sur le respect des ressources naturelles et le partage équitable des richesses. C'est formidable, et c'est aussi un peu agaçant. Ces deux-là, malgré leurs discours de plus en plus convaincus, semblent s'être offert une parenthèse de bonne conscience dans leur vie trépidante et sans soucis financiers. Qu'en est-il maintenant, et qu'en sera-t-il dans cinq ans ? Retournés, l'un à ses documentaires, l'autre à ses entreprises cotées en bourse ? Rien ne peut l'affirmer, mais rien non plus ne peut empêcher de le penser…
L'agacement ne vient pas seulement des doutes qu'on peut avoir sur l'engagement réel des deux réalisateurs interviewers, mais aussi sur l'aspect très léger de tout ce qui est abordé, rien n'est véritablement creusé, et on a l'impression d'assister à une succession d'enfoncements de portes ouvertes, et cela, dans tous les sens, dans toutes les directions.
C'est pas bien ce que fait Monsanto d'interdire les semences autres que les siennes, oui, tout le monde le dit, et ensuite ? Cinq petites minutes sur le sujet, c'est bien court…
La non-violence prônée par Gandhi, c'est bien mieux que la prolifération des armes nucléaires, assurément, qui dirait le contraire, et ensuite ? Le postulat est tellement évident qu'on aimerait voir les choses sous d'autres angles, à qui profite le crime, qu'est-ce qui chez les hommes les ramène toujours à la confrontation par la force…
Il faut donner aux populations en souffrance les moyens de s'en sortir, en les formant à des métiers, en leur apportant la possibilité de s'exprimer, d'agir… qui pourrait s'opposer à cela, et ensuite ? Une femme engagée dans ce sens et ayant certainement des millions de choses à dire sur le sujet est interrogée sur son action, et ce sont trois minutes à l'écran…
Tout est ainsi, survolé, avalé sans discussion, et lorsque le mystique vient mettre son grain de sel, on est en droit de dire stop, où va-t-on, là… C'est comme une visite de deux naïfs au salon Marjolaine qui en ressortiraient avec des étincelles dans les yeux, pleins d'enthousiasme, ayant un peu tout mélangé mais c'est pas grave, on a vu tellement de gens formidables. C'est vrai que Pierre Rabhi ou Vandana Shiva en imposent, et même en si peu de temps, ils parviennent à faire passer quelques messages forts, mais l'ensemble reste très léger et finalement ne sert pas à grand-chose.

 

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