C’est exactement le genre
de film dont on se demande pourquoi a-t-il été réalisé,
à part la volonté de faire du chiffre, en pariant sur
la notoriété des acteurs. Sur un scénario ultra
classique mêlant espionnage, enquête policière
et voyages urbains plus ou moins touristiques, Tom Tykwer fabrique
des images sans grand relief, même pas décoratives, avec
tout de même parfois, ça et là, quelques plans
vaguement intéressants. Comme il n’y a aucune véritable
surprise, le récit se traîne, faisant croire à
une surabondance d’action à l’aide des incessants
changements de lieux, mais la réalité est qu’il
n’y a pas d’étonnement de la part du spectateur,
même pas le début de la moitié d’un commencement
de frémissement. On espère alors s’intéresser
aux personnages, joués par des acteurs ayant déjà
prouvé par ailleurs leur charisme. Mais ni Clive Owen, ni Naomie
Watts ne donnent chair à ces deux pions sur un échiquier
morne. Le possible passé trouble de l’un n’est
absolument pas exploité, le côté héroïne
hitchcockienne de l’autre s’efface tout de suite au profit
d’un aspect potiche inefficace.
Bref, on s’endormirait presque, jusqu’à la scène
du musée Guggenheim de New York, qui surprend (enfin) par son
déferlement de bruit et de fureur, jusqu’à l’abstraction.
On se dit alors qu’un autre film est possible, mais fausse alerte,
tout rentre dans l’ordre par la suite, et la somnolence peut
reprendre.
Le
musée Guggenheim, le lieu de LA scène du film