Elle s’appelle Sabine **

Sandrine Bonnaire

L'histoire

Documentaire : Un portrait de Sabine Bonnaire, autiste, réalisé par sa soeur. Récit de son histoire à travers des archives personnelles, filmées par la comédienne sur une période de 25 ans, et témoignage de sa vie aujourd'hui dans une structure adaptée.
Après un passage tragique de cinq longues années en hôpital psychiatrique, Sabine reprend goût à la vie, même si ses capacités restent altérées, dans un foyer d'accueil en Charente.


Sorti

le 30 janvier 2008

La fiche allociné

 

 

 

La critique d'al 1

Une part d’humanité

 

 

 

 

On a beau être prévenu, savoir un peu de quoi il retourne, les images happent le spectateur, et éventuellement le broient. On n’en ressort pas indemne, tant les émotions sont fortes.
Sandrine Bonnaire filme sa soeur sans se mettre en scène, en essayant peut être de montrer avec un cas individuel la situation dramatique de la prise en charge des autistes en France. Mais le film se révèle être bien plus que cela. D’ailleurs, il n’y a pas de charge, d’accusation lourde du système, juste une constatation : cinq années d’hôpital ont brisé un être humain.
Sandrine Bonnaire filme sa soeur avec un amour désespéré, portant en elle à la fois une nostalgie terrible des années d’avant l’internement en hôpital, et l’espoir tenace qu’un jour elle pourra à nouveau voyager avec Sabine.
Sandrine Bonnaire a probablement filmé des dizaines d’heures, et ce qu’elle choisit de nous montrer est cru, parfois drôle mais le plus souvent douloureux. C’est sans doute le reflet de ses interrogations, de sa culpabilité, de son désarroi. Sans jamais (ou presque) apparaître à l’écran, elle est un personnage à part entière du documentaire, et lorsque Sabine l’appelle, face à la caméra, “Sandrine, Sandriiiine, est-ce que tu viendras demain, est-ce que c’est sûr que tu viendras ?”, on ne peut qu’être touché au plus profond, on devient Sandrine, on devient cette humanité désemparée face à la différence, on ne peut qu’être concerné par cet effroi. La caméra (c’est à dire Sandrine Bonnaire elle-même) ne tremble pas, elle prend parfois de la distance, on n’a pratiquement jamais la sensation qu’elle est tenue à l’épaule et de ce fait il n’y a pas d’impression de voyeurisme.
Sandrine Bonnaire est définitivement quelqu’un de bien, par sa modestie, elle ne tente pas d’être héroïque, elle est juste là, présente pour sa soeur, attentive, à l’écoute. L’avenir dira si elle est une grande réalisatrice, mais ce qu’elle montre ici est la preuve qu’elle sait faire passer des émotions extrêmement fortes, avec pourtant beaucoup de délicatesse et de lucidité.
 

 

 

 

 

Vos commentaires

L’actrice a filmé sa sœur avant et après ses « hospitalisations ». Cette jeune fille puis femme très belle, vive, douée (elle joue du piano, fabrique des poupées) mais aussi fragile et violente pour elle même et pour les autres, est ressortie de ses internements, alourdie, défigurée, détruite.
Nous avons eu l’occasion il y a quelque temps de voir ce magnifique film et il nous avait bouleversés. Cette Sabine est terrible et terriblement attachante.


Sandrine D. 29 janvier 2008

 

Très bon film pour son "genre" mais difficile et en réalité je ne suis pas rentrée dans le film car je pense qu'il faut être concerné par le problème pour être réellement touché par ce film.

Anne-Marie B. 8 février 2008

 

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