Elle

Paul Verhoeven

L'histoire

Michèle fait partie de ces femmes que rien ne semble atteindre. À la tête d'une grande entreprise de jeux vidéo, elle gère ses affaires comme sa vie sentimentale : d'une main de fer. Sa vie bascule lorsqu’elle est agressée chez elle par un mystérieux inconnu. Inébranlable, Michèle se met à le traquer en retour. Un jeu étrange s'installe alors entre eux. Un jeu qui, à tout instant, peut dégénérer.

Avec

Isabelle Huppert, Laurent Lafitte, Anne Consigny, Charles Berling, Virginie Efira, Christian Berkel, Judith Magre, Jonas Bloquet, Alice Isaaz

Sorti

le 25 mai 2016


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Pas léger léger…

 

Verhoeven n'est pas réputé pour sa finesse. Ses films vont de l'avant, jouant avec l'ambiguïté certes, mais laissant finalement tellement d'interprétations possibles pour les agissements de ses personnages qu'ils en deviennent des marionnettes un peu théoriques. Ici, Isabelle Huppert est une exécutive woman, à qui tout réussit, même son agression sexuelle. Le scénario s'intéresse beaucoup moins à l'identité du violeur (plutôt facile à deviner) et à l'enquête pour le démasquer qu'à l'ensemble des conséquences psychologiques, sexuelles, amoureuses (très éventuellement) que le viol engendre. On comprend que le réalisateur, friand de thrillers malsains, ait été séduit par cette histoire mais le récit est un peu friable, parsemé d'invraisemblances, dans le détail (un accouchement en dix minutes chrono !) comme dans certains points d'importance (la bêtise du fils, l'amitié entre les deux femmes, la soirée de Noël, l'entreprise de jeux vidéo…) Cela pourrait être accessoire, et après tout, nous sommes au cinéma, on peut tout accepter, mais il s'agit d'une adaptation d'un roman de Philippe Djian, qui se moque des histoires qu'il raconte, privilégiant le style. Et ici, le style, c'est celui de Verhoeven, lourd et voyeuriste. Les acteurs français recrutés pour l'occasion (il semble que le projet ait été américain au départ, puis empêché et donc transposé en France) sont un peu bousculés, pas très habitués à ce cinéma frontal qui déménage de façon évidente mais qui ne fait pas dans la nuance. Ils s'en sortent relativement bien, créant involontairement un certain malaise : ils jouent comme ils savent faire, on connaît par cœur leurs mimiques, leur gestuelle, leur phrasé et c'est comme si l'histoire leur arrivait à eux, non en tant que personnages, mais en tant qu'acteurs. On ne parvient jamais à oublier qui ils sont, ce qu'ils ont pu jouer avant… Et c'est un peu gênant.

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