Eden à l'ouest *

Costa-Gavras

L'histoire

Un immigré clandestin tente de se faire une place en Europe. Après avoir rencontré un magicien lui disant de venir le voir à Paris, il cherche à rejoindre la capitale française.

Avec

Riccardo Scamarcio

Sorti

le 11 février 2009

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1
Charlot
au vingt-et-unième siècle




 

Costa-Gavras est un réalisateur ayant plus d’un tour dans son sac. Après quelques grandes oeuvres historiques et/ou politiques (Z, L’aveu, Missing), il semble comprendre que les films engagés ont de plus en plus de difficultés à se monter, et trouvent de moins en moins leur public. Il choisit donc maintenant des voies détournées pour évoquer et dénoncer ce qui le choque : le thriller pour montrer où peut mener le système économique mondial (Le couperet), et dans cet Eden à l’ouest, la fable tragico-burlesque pour suivre le destin d’un immigré clandestin. Le personnage principal, presque muet, ne parvenant (presque) jamais à parler sa langue d’origine, écarquillant les yeux face au spectacle de la société aisée, fait penser au plus célèbre vagabond des années 30… La mise en scène et le scénario font s’enchaîner les événements sans temps mort, en privilégiant le registre de la comédie pour les transitions : même si elles ne font pas toujours rire, même si elles ont parfois le goût acre de la tragédie, les péripéties qui s’enclenchent comme dans un grand mécanisme implacable, s’apparentent autant par le rythme que par l’histoire, aux épopées tragiques et drôles des héros joués et mis en scène par Chaplin. Pris pour un autre, engagé comme acolyte d’un spectacle d’illusion, changeant de costume, s’échappant en laissant sa veste dans les mains de ses poursuivants, observant le monde des riches avec émerveillement et naïveté, finissant sa course dans l’illusion du merveilleux, on pourrait ainsi multiplier à l’infini tous les points de convergence…
Costa-Gavras a donc la volonté de nous parler de l’horreur du monde tout en essayant de nous divertir : il n’y parvient pas toujours, le cheminement de son héros se perd parfois entre d’une part la caricature et l’outrance et d’autre part l’ambition d’ancrer les faits dans la réalité. Mais qu’importe, il sait attraper le spectateur et lui parler des choses graves sans ennui.

 

 

 

 

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