L’écume des jours

Michel Gondry

L'histoire

L'histoire de Colin, joli garçon, riche, sympathique et désœuvré. Jusqu'au jour où il rencontre Chloé, et dont il tombe follement amoureux. Dans leur bonheur, ils se marient. Mais un jour, Chloé se sent mal, et le médecin diagnostique la maladie...

Avec

Romain Duris, Audrey Tautou, Gad Elmaleh, Omar Sy, Aïssa Maïga, Charlotte Le Bon

Sorti

le 24 avril 2013

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Déluge d'effets inventifs

 

Comment adapter un tel roman ? Chaque lecteur se fait sans doute ses propres images à partir du texte de Boris Vian, poétique, onirique, délirant, chatoyant puis désespéré, d'une inventivité stupéfiante… Que Michel Gondry, le maître des effets spéciaux bricolés, capable de faire rêver avec trois bouts de ficelle colorée, s'empare de ce livre culte et tente d'en faire une œuvre personnelle, cela n'est pas vraiment surprenant, et attise la curiosité, l'impatience, l'espoir de voir quelque chose d'inédit.
Pour l'inventivité, on est servi : le film fourmille d'idées visuelles et sonores, on en a plein les yeux, on peut passer une grande partie de la projection avec le sourire aux lèvres en s'extasiant, mi amusé, mi admiratif, devant la profusion d'objets vivants, de technologie ahurissante, sorte d'high tech réinventée, antiquité du futur, un univers merveilleux, parfois inquiétant… De toute cette créativité, l'émotion n'en sort pas vraiment gagnante : on est surpris, mais sans battement de cœur ni de serrement de gorge. Les personnages sont en retrait par rapport aux effets, aux décors, aux accessoires. Si Omar Sy apporte une vraie fantaisie, ni Romain Duris ni Audrey Tautou ne parviennent à rendre attachants leurs Colin et Chloé. Gad Elmaleh traverse le film sans jamais vraiment s'y installer, s'accordant mal à l'univers si particulier du réalisateur. Pourtant, l'histoire est sur ses rails, le récit bascule peu à peu dans le sombre et le pessimisme, la maison lumineuse rétrécit et perd ses couleurs, le film finit dans un noir et blanc sans retour mais l'inventivité perdure, au service d'une mélancolie profonde, d'une atmosphère morbide, le sourire laissant place au malaise. Gondry a-t-il donc réussi son coup ? Il est parvenu sans se trahir à passer de la fantaisie la plus débridée à la tristesse la plus noire, les personnages se flétrissent, meurent et il n'y a pas – et c'est heureux – de retour en arrière pour montrer comment la vie était belle, avant…
Cependant, malgré toutes ses qualités, l'enthousiasme possible devant un tel film n'est finalement pas au rendez-vous. La mise en images de Gondry est très personnelle, elle ne laisse que peu de place à l'imaginaire du spectateur et si celui-ci n'est pas exactement à l'unisson de celui du réalisateur, on risque de rester à distance, admiratif (face au déluge de formes et de couleurs, respect…) mais sans vibrer…

 

Vos commentaires pour ce film

L'écume des jours : Souvenir de lecture d'ado ou jeune adulte, quelque part entre 15 et 20 ans.
J'ai été à reculons voir ce film, ayant peur de brouiller les images qui me restaient du roman et n'accrochant pas du tout au choix d'Audrey Tautou ; du coup j'avais décidé qu'il fallait rentrer dans le film dès les 10 premières minutes, sans réfléchir, pour ne pas m'ennuyer pendant 2 heures.
Ça a marché : happée par les trouvailles visuelles et ce début très coloré et inventif, j'ai plongé et je suis ressortie avec l'envie de relire le texte d'origine (pour faire la part des choses entre Vian et Gondry).
Audrey Tautou et Romain Duris ne m'ont finalement pas "dérangée", l'histoire les dépasse : c'est à elle et non à eux qu'on accroche. Celui que j'ai trouvé déplacé est Gad Elmaleh (assez d'accord avec toi : il ne fait que traverser le film). Le regard sur la société, l'Eglise, le travail, les addictions, le temps qui passe...tout ça est bien traité (et je n'en avais pas saisi un quart à ma première lecture)
Donc, Gondry s'amuse et nous épate...et les ventes du livre vont connaître un sursaut !


Irène D, le 2 mai 2013

 

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