Carine Tardieu
a le chic pour filmer des mères ayant la quarantaine, et en
carence de bien-être. Dans "la
tête de maman", Karin Viard traînait son grand
corps fatigué surmonté d'une tête complètement
déprimée. Ici, dans ce vent qui souffle sur les mollets
(très joli titre qui ne s'explique qu'à la fin), c'est
Agnès Jaoui, grossie, névrosée, inquiète
pour sa fille, qui incarne une femme ayant renoncé à
l'amour, et qui fait semblant d'être heureuse.
Le scénario n'est pas aussi léger qu'il en a l'air,
on parle de dépression, de mort et du temps qui passe et qui
fait tout s'en aller, même les sentiments. Mais le traitement,
coloré, ludique, parfois onirique, rend les situations et les
évènements presque anecdotiques. Du coup, le film est
très agréable, on s'y sent bien, tout semble possible,
le pire n'est pas grave. Le problème, c'est que cet aspect
un peu trop joli, trop sucré, manque d'aspérités
et peine à émouvoir (sauf à la toute fin, mais
là, le scénario réserve une surprise tellement
sombre qu'on a bien du mal à éviter la petite larme).
En plus des adultes, les deux petites actrices sont formidables et
font (presque) croire au récit. On en sort sur un petit nuage,
mais l'impression ne dure pas bien longtemps, tout cela est tout de
même un peu trop gentil, sans véritable profondeur.
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