Comédie romantique d’espionnage
ou comédie d’espionnage romantique, on ne va pas ergoter,
on se contentera d’admirer et d’apprécier l’irrésistible
charme des deux acteurs principaux, glamour mais pas seulement, dans
des rôles de parité. Le scénario les oppose, puis
les fait s’affronter, pour mieux les réunir… Dire
les dessous de l’affaire serait ôter une grande partie
du plaisir que l’on a en voyant ces deux-là, véritables
petits bonheurs de cinéma : ils apportent la part de mystère
nécessaire pour que le spectateur attende avec impatience et
délice le flash-back suivant, qui délivrera un autre
aspect de la réalité, remettant en cause –pas
complètement, juste ce qu’il faut- ce que l’on
croyait établi… jusqu’à la pirouette finale,
qui d’une certaine façon, est une véritable surprise
dans ce genre de film, et qui donne un voile d’amertume à
l’ensemble, écornant la brillance de tout le reste.
Sans être un très grand film, Duplicity se voit comme
un compromis subtil entre la grande tradition des romances sur fond
de conflit d’intérêts et la prise en compte de
l’évolution économique et technologique du monde
tel qu’il est. Sans un seul coup de feu, sans poursuites hallucinantes,
sans effets spéciaux, c’est une somme de petits plaisirs
visuels, intellectuels, ludiques, sensuels : il y a beaucoup d’élégance
et de drôleries, et la légère béatitude
qui peut accompagner le spectateur d’un bout à l’autre
du récit risque de se transformer en petite mélancolie
durable, par la grâce d’un épilogue humanisant
les personnages, les rendant terriblement proches, attendrissant,
enfin…