Douleur et gloire

Pedro Almodóvar

L'histoire

Une série de retrouvailles après plusieurs décennies, certaines en chair et en os, d’autres par le souvenir, dans la vie d’un réalisateur en souffrance. Premières amours, les suivantes, la mère, la mort, des acteurs avec qui il a travaillé, les années 60, les années 80 et le présent.

Avec

Antonio Banderas, Asier Etxeandia, Leonardo Sbaraglia, Nora Navas, Penélope Cruz, Julieta Serrano, César Vicente, Asier Flores

Sorti

le 17 mai 2019


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Nostalgie et ennui

 

Almodovar vieillit, se bonifie-t-il ? L’avenir le dira, pour le moment et pour ce film, il se penche sur les tracas de l’âge qui augmente, et en accompagnement non désiré mais à peu près inévitable, les douleurs qui vont avec, petites ou grandes, douleurs du corps et de l’esprit, du cœur et de l’âme... comme disait Brel, mourir, la belle affaire, mais vieillir... Soit donc un réalisateur vieillissant, une sorte de double d’Almodovar lui-même, triste de la vie qu’il mène, qui entreprend, plus ou moins malgré lui, une introspection mémorielle de ce qu’il fût, remontant jusqu’à l’enfance en passant par quelques moments de gloire, réussite artistique et extase amoureuse. Peu à peu, le récit se scinde en deux, d’une part une évocation plutôt touchante d’une enfance aux couleurs claires, avec une mère qui a les traits de Penélope Cruz (on peut difficilement rêver mieux) et beaucoup de vivacité intellectuelle. Il y a pas mal de fraîcheur dans cette histoire-là, et aussi de l’ambiguïté, du mystère, avec un père très peu présent et un fantasme sexuel en la personne d’un jeune homme qui vient repeindre les murs de la caverne familiale. On imagine ce qu’un réalisateur comme Almodovar aurait fait de ces personnages, un tourbillon trouble et enthousiasmant... Gloups, mais c’est Almodovar le réalisateur ! où est donc passée son ingéniosité irrévérencieuse ? Les personnages sont esquissés, puis légèrement confrontés les uns aux autres, mais tout reste assez superficiel. En effet et malheureusement, le maître espagnol semble s’être bien plus intéressé au présent de son personnage principal qu’à son enfance. Et ce présent est nombriliste, geignard, sans énergie, d’une nostalgie sombre et sans charme malgré le grand renfort de couleurs vives, véritable signature du réalisateur, et finalement assez peu relié à ce que raconte l’évocation de l’enfance. Presque deux heures pour dire que le désir est né d’une vision inattendue, et presque deux heures de consultations médicales, d’atermoiements capricieux, d’addiction à l’héroïne, le tout nimbé d’une musique qu’on croit avoir entendue des dizaines de fois (Iglesias de film en film semble ressortir à peu près toujours la même partition...). Aucune outrance, aucun déchirement, aucune peur, tout cela est au final un peu ennuyeux, chichiteux, paresseux...

Vos commentaires pour ce film

Y a pas à chier, il est fort Almodovar !
Avec finalement pas grand-chose, Il déclenche des émotions délicates, subtiles, toutes en retenue et profondeur.
L'introspection de Salvador est tout à fait universelle. Les souvenirs d'enfance comme autant de balises de ses doutes et de ses certitudes ; la peur de vieillir, de mourir, d'avoir mal. Les addictions de tous poils, la mise en danger, ... mais aussi la force des sentiments, amoureux, amicaux, filiaux.
Salvador est tout aussi agaçant qu'il est attachant. Enfant comme adulte.
C'est filmé magnifiquement. On est embarqué.


Thierry D., le 21 mai 2019


Je n’avais pas vu d’Almodovar depuis 25 ans, et bien là ce fut un très grand moment de cinéma.
Film superbe d'humanité, d'émotion, d’universalisme avec un Antonio Banderas prodigieux.
N’écoutez pas Al1, courez vite voir ce film :)
Il est éblouissant.


Kosmo, le 28 mai 2019

 

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