La douleur

Emmanuel Finkiel

L'histoire

Juin 1944, la France est toujours sous l’Occupation allemande. L’écrivain Robert Antelme, figure majeure de la Résistance, est arrêté et déporté. Sa jeune épouse Marguerite, écrivain et résistante, est tiraillée par l'angoisse de ne pas avoir de ses nouvelles et sa liaison secrète avec son camarade Dyonis.

Avec

Mélanie Thierry, Benoît Magimel, Benjamin Biolay, Grégoire Leprince-Ringuet, Emmanuel Bourdieu, Shulamit Adar

Sorti

le 24 janvier 2018


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Les douleurs, un léger ennui

 

Duras, c'est une sorte de monument de la culture, pas touche à Duras, pas le droit d'en dire du mal… Un peu comme Mozart. Je n'aime pas la musique de Mozart. Bien que… oui, c'est sûr, il y a des belles choses. Et Duras ? En vérité, je ne connais pas son œuvre. Ai-je au moins lu un de ses livres jusqu'au bout ? Si oui, cela ne m'a pas marqué. Je me souviens avoir vu, il y a longtemps La Musica (il semble que ce soit la Musica deuxième), avec Fanny Ardant et Niels Arestrup dans un théâtre parisien. J'avais trouvé le propos un peu vain mais la langue plutôt belle. Faut-il être en analyse, avoir quarante ans passés et avoir connu des histoires d'amour douloureuses pour apprécier ses écrits ?
Emmanuel Finkiel, qui fabrique un cinéma sensible, délicat et pourtant parfois d'une grande force, adapte ici un roman de la femme de lettres, La douleur, récit de l'attente par Duras du retour de son mari, déporté en juin 1944 et qui revient très affaibli. Bien sûr, le film (le roman aussi, on imagine) n'est pas une succession de faits, un récit précis de cette période. Il y a des évènements, des tournants, des ruptures, mais il y a aussi pas mal de flous, de non-dits, d'impressions, de rêveries. On entend la voix intérieure de Marguerite, ses pensées, toute l'ambiguïté de ses relations avec un flic collabo qui l'aide à retrouver (ou pas) son mari, avec un ami qui est aussi son amant et deviendra plus tard son mari lorsqu'elle aura divorcé (présences impressionnantes de Magimel et Biolay). Tout cela est très élégant, très détaché, les couleurs pastel dominent, on se demande si la douleur est celle d'une femme qui attend ou bien celle d'une femme qui ne sait pas ce qu'elle attend, ou bien encore la douleur d'une femme qui ne sait pas vraiment pourquoi elle souffre. C'est légèrement ennuyeux, tout de même, et malgré l'implication évidente de Mélanie Thierry dans le rôle, le personnage de Marguerite n'est absolument pas attachant, il ne fait naître aucune émotion.

 

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