Le discours d'un roi

Tom Hooper

L'histoire

Le Roi d'Angleterre George VI (1895-1952), père de la Reine Elizabeth II, souffrait de problèmes d'élocution. Ce film raconte comment un orthophoniste peu ordinaire, Lionel Logue, parvint à le guérir...

Avec

Colin Firth, Helena Bonham Carter, Geoffrey Rush, Guy Pearce

Sorti

le 2 février 2011

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Eloge de l’enveloppe

 

 

 

 

 

 

Production typique destinée aux oscars, ce discours se révèle finalement assez creux, en insistant sur la forme, l’apparence sonore, au détriment du contenu, des mots, de ce que ces derniers représentent…
Tout est très politiquement correct, on peut même dire que l’ensemble est une glorification de valeurs très conservatrices. Ainsi, le frère aîné, roi pendant une courte période, doit abdiquer en raison de sa liaison avec une femme divorcée ou sur le point de l’être. L’occasion aurait été belle de fustiger certaines règles morales, las, le film enfonce le clou et l’amoureux plus bas que terre.
Le récit se concentre sur un trio de personnages attachants, mais pas bouleversants, loin de là. Le futur roi, aux apparences de grand dadais timide, mal dans sa peau et bégayant ; son thérapeute, mi-orthophoniste, mi-psychologue, sorte de "fou du roi" moyenâgeux en plus moderne ; et la femme du futur roi, aimante, protectrice mais pas trop, en un mot formidable (si j’ai bien tout saisi, mais je n’en suis pas sûr et à vrai dire, la famille royale anglaise m’intéresse autant que les courses de formule 1, cette femme admirable serait la "reine-mère", dont la fille est l’actuelle reine, celle qui porte des chapeaux… colorés ?)
Bref, pour ne pas s’éloigner du sujet (quoique, tout cela est quand même très superficiel, donc en accord avec le thème), les relations au sein de ce trio sont le moteur du film, et malheureusement il n’y a aucune ambiguïté… de l’admiration réciproque entre le bégayeur royal et son accoucheur de discours, mais pas le moindre regard qui pourrait signifier autre chose, de l’amour sans failles (et sans câlins non plus, le film doit pouvoir être vu en famille) pour le couple légitime, pas une once de sentiment coupable de l’un ou l’autre pour une tierce personne…
Tout cela ronronne donc très gentiment, sans surprises, confortablement, vers le discours final, celui du titre, que le roi (oui, à force d’être au futur, il est passé au présent (…)) bien sûr débite avec force et succès. La scène est renforcée, voire noyée (il y a comme une supercherie, comme si le discours en lui-même ne suffisait pas, finalement) par la septième de Beethoven qui arracherait de l’émotion même si en parallèle, on lisait le bottin avec une voix de zombie.
Au final, la déception vient pourtant moins de cet aspect lisse et très consensuel que de l’esquive d’un vrai sujet, la prédominance alors toute récente, dans la communication médiatique, de la forme sur le fond. A aucun moment n’est évoquée la teneur du discours, le poids des mots est passé sous silence. Ne restent que l’enrobage, l’importance donnée au débit de paroles, à la force, la chaleur, la persuasion de la voix. C’est assurément essentiel, mais tout de même, le sens des phrases à ce point ignoré, c’est désolant…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vos commentaires pour ce film

Une réflexion sur le dépassement de soi et l'importance de la communication en politique.
Helena Bonham Carter (sa femme),sûre d'elle, apporte à ce film une très belle touche d'émotion. Je trouve que ces émotions (la peur du ridicule notamment) sont très présentes dans ce film et on comprend peu à peu l'origine du bégaiement, Un film d'une grande simplicité avec des relations qui unissent les personnages, leur évolution sincère, sans oublier l’humour souvent cynique.

Dominique P, le 7 février 2011

 

En quelques mots, un voyage entre réalité et responsabilités. L'éloquence d'hier est toujours aussi importante aujourd'hui. C'est toujours chic de savoir parler, il n'y a qu'à voir autour de nous. "Il n'y a rien de plus beau que de vaincre ses ennemis par la force de son éloquence." Aristophane. Plus sérieusement, dans un contexte de guerre et de par son statut le roi n'a le droit à aucune faille visible. Etre bègue, à l'époque où la radio est reine, c'est mal choisir son moment. Pourtant dans ce film, le personnage évolue et avec nous. Accompagné et entouré, la somme de ses mots devant cette radio sera sa victoire. La focalisation sur la forme et non le fond est tout aussi intéressante que l'inverse. "Qu'est-ce qu'il dit papa ?", "Je n'en sais rien, mais il le dit bien". C'est un moyen de mettre l'accent sur la prise de parole : thème clef du film ne l'oublions pas. Un film amené avec humour qui surfe sur l'émotion.

Clara L, le 25 décembre 2017

 

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