Didine est exaspérante et
charmante. Exactement comme le film. C’est un scénario
d’Anne Le Ny, l’excellente réalisatrice de Ceux
qui restent, et l’on sent la finesse de l’écriture,
le refus de la simplicité dans les situations, et pourtant
l’histoire est extrêmement plate, presque sans intérêt.
Tout repose sur les épaules du personnage principal, joué
par Géraldine Pailhas, parfois formidable dans un rôle
de godiche amoureuse qui s’ignore, au regard incandescent, et
parfois comme absente aux yeux vides. Les personnages secondaires,
un peu clichés, mais pas tout à fait, sont partagés
entre ceux qui brillent par leur pétulance (la vieille dame
étrange jouée par Edith Scob, ou la copine déprimée
mais pleine de vie incarnée par Julie Ferrier) et d’autres
à la limite de l’erreur de casting (Elodie Bollée
en adolescente qui se cherche, et surtout Benjamin Biolay, aussi ennuyeux
et blafard que ses chansons).
Si les acteurs ont tant d’importance, c’est que la mise
en scène est trop souvent terne, sans imagination, sans rythme.
Pourtant, il y a quelques jolis instants, où l’on se
dit qu’avec moins de nonchalance, le film aurait pu être
autre chose qu’une pâle comédie romantique, au
goût très légèrement amer.