Deux jours à tuer °

Jean Becker

L'histoire

Antoine a tout pour être heureux : une belle épouse, trois enfants adorables, des amis sur lesquels il peut compter à tout instant, une jolie demeure, un métier bien rémunéré. Mais il sabote tout ce confort en un week-end.

Avec

Albert Dupontel, Marie-Josée Croze, Pierre Vaneck, Alessandra Martines

Sorti

le 30 avril 2008

La fiche allociné

 

 

 

La critique d'al 1

Détestable

La mise en scène est typique de ce que sait faire Jean Becker : du pré-mâché ; des dialogues très écrits et absolument pas naturels, bien articulés pour que son public habituel puisse bien tout comprendre ; un récit très structuré, d’une linéarité d’un autre âge ; une photo très nette, sans zones d’ombre ; des cadrages d’un classicisme révolu. On peut apprécier (ou pas) ce cinéma "de papa", mais là n’est pas le principal défaut de cette production poussive.
Dans les dix premières minutes, en étant un tout petit peu attentif à ce que dit le personnage principal, on peut comprendre ce qui le rend très irascible. Cela tue une grande partie de l’intérêt du film, et lorsque enfin, au bout d’une heure et demie de projection, il daigne cracher le morceau, il n’y a aucune surprise, et pas la moindre émotion.
De plus, cette fausse révélation met en relief tout le long du film toutes les aberrations du personnage. Il apparaît comme déçu de la vie trop facile mais il a tout prévu pour que sa famille puisse encore en profiter, il semble atterré par ses pseudos-amis qui ne goûtent pas aux vrais plaisirs de la vie mais on se demande alors qui sont ses vrais amis : il n’en a pas ? c’est improbable ! Il en a, et ce sont eux à qui il envoie leurs quatre vérités qui sonnent d’ailleurs comme des énormes clichés ? pourquoi alors leur fait-il tant de mal ? Il fait souffrir la femme qu’il aime pour la protéger (et encore, Marie-Josée Croze, incroyablement mal dirigée, ne parvient pas à nous faire croire à son désarroi) : tout cela est absolument grotesque, pas crédible ni dans les détails (par exemple tout ce qui concerne les enfants), ni dans son ensemble. Ce faux misanthrope ne parvient qu’à agacer, on est bien loin des autres personnages joués par Dupontel, furieux, aigris, haïssant le monde entier mais tellement vivants.
Malgré sa putasserie, le film trouvera certainement son public, on peut donc le détester sans vergogne…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vos commentaires

Il y a des films qui touchent à l’essentiel, sous toutes ses formes.
Il y a des fins de projection, rares, ou pas une seule personne n’ose ni ne ressent le besoin de se lever avant la clôture du générique.
Il y a aussi des films qui sont sujet à des interprétations différentes et nous enrichissent ainsi par la discussion et les débats qu’il suscite.
Il y a un acteur, Albert Dupontel, qui permet à ce film d’exprimer tout cela à la fois.
Merci !

Philippe C. le 2 mai 2008

 

Et bien moi j'ai adoré.
Je dois être une bonne cliente pour marchandise putassière (fichtre je l'ignorais !), mais j'avais aussi adoré les enfants du marais.
Je suis restée scotchée à mon siège pendant toute la chanson de Reggiani qui a clos la séance.
Et lorsque que j'y repense, plus de 2 jours plus tard, j'en suis encore émue.
On peut ne pas être d'accord avec le comportement du personnage joué par Dupontel et (à l'extrême limite) être poussé à considérer de ce fait que le scénario est faible ou peu crédible.
Mais on ne peut pas nier l'émotion qui se dégage de l'ensemble, la vie qui habite cet homme et qui déborde de l’écran.
Ce n’est pas un film de cérébral ni de cinéphile, c’est un film d’émotion qui parle à l’humain.

Isabelle E-C, le 2 mai 2008

 

Sans blague, on est peut-être un peu crétins avec Philippe, mais depuis mercredi on n'arrête pas d'en parler, d'y faire référence et de se poser certaines questions suite à ce qu'on a vu.
Pour moi, sur une échelle émotionnelle, c'est du même niveau que : "Les invasions barbares", "la chambre du fils", "C.R.A.Z.Y" et "La vie des autres".

Isabelle E-C, le 3 mai 2008

 

Porté par un Dupontel bouleversant, au regard puissant glacial et chaleureux à la fois, qui jongle avec les sentiments, après la douche froide la méchanceté, il se fait intime, attachant, nous invitant à une subtile réflexion sur la difficulté de communiquer et la fragilité des rapports humains.
Chanson du générique : " Le temps qui reste" par Serge Reggiani.

Dominique P., le 13 mai 2008

 

 

Un peu d’eau pour le moulin « Deux jours à tuer » !

J’aime beaucoup Dupontel et Marie Josée Croze, j’apprécie le classicisme de Becker et ayant lu la critique d’Al1 et les commentaires de Philippe et Isabelle, je me faisais un plaisir de voir ce film qui allait sans aucun doute me plaire « chouette » me dis-je donc en perspective. Patatras … pas du tout en fait. Bon ok, « putasserie » ça continue à me sembler franchement exagéré, mais quelle déception quand même !

Avant même d’entrer dans la salle de ciné on devine le lourd secret du héros, mais ça pourrait ne pas être grave. 1ère déception faire de ce « secret » un enjeu de scénario n’apporte pas grand-chose et donne l’impression au spectateur d’être un peu pris pour un con quand même. C’est vrai que finalement lorsqu’il crache le morceau à la fin du film on se dit plutôt « et alors ???? »
Grosse déception aussi face au jeu de Marie José Croze … elle était fatiguée ou quoi ? J’ai vraiment essayé, je suis plutôt bon public en général et je ne demande qu’à me laisser convaincre, mais là ce n’est pas possible : elle ne joue pas elle récite un texte sans y mettre une once d’âme.
Enfin, et ça c’est tout à fait personnel mais difficile à expliquer sans dévoiler le fameux « secret » … on ne prend pas la décision que prend le personnage de Dupontel si on ne l’assume pas jusqu’au bout : on ne demande pas à quelqu'un de venir justifier votre attitude « après ».

Voilà,


Marie Ange O. le 19 mai 2008

 

Triple détente pour 2 jours à tuer (réaction à la critique de Marie Ange)
Lorsqu’on n’a plus rien à perdre, on peut prendre tous les risques et vouloir évaluer ce que l'on avait réellement.
Lorsqu'on aime et qu'on souhaite que ceux qu'on aime aient tout ce dont ils ont besoin et qu'on ne peut plus leur fournir directement, on peut essayer de s'expliquer (cela dépend du courage et de la personnalité qu'on a), mais de toute façon on s'organise :
On règle les contingences matérielles (maison, SICAV, Actions, etc...).
On peut tester les amis qui doivent rester proches, parce qu'ils ont les qualités de coeur, de partage, de chaleur, de compréhension et de fidélité que l'on souhaite pour ceux qu'on aime.
Et pour ce qui est de la chaleur de l'amour filial et familial, celui qui est habituellement sans condition, on peut chercher à fournir les conditions d'un rapprochement, surtout si on a souffert d'un manque ou d'une perte soi-même et qu'on a encore les moyens de rapprocher un grand-père de ses petits-enfants.
Voilà, je suis un peu loin de la critique de cinéma pure, mais il me semblait juste d'expliquer que de mon point de vue on ne justifie pas une attitude à la fin de ce film, on répare simplement les liens que la vie a distendus.
Et l’intérêt du film ne tient pas dans la découverte d’un mystère qui n’en est un pour personne, on va tous mourir, comme le dit très justement le personnage joué par Marie Josée Croze au début du film, reste à savoir comment on souhaite vivre le temps qui reste.


Isabelle E-C le 8 juin 2008

 

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