Le Deuxième souffle *

Jean-Pierre Melville

L'histoire

Trois hommes s'évadent de la prison de Castres, dont Gustave, dit "Gu" qui vient d'y passer huit ans. Le commissaire Blot enquête tandis qu'un hold-up s'organise...

Avec

Lino Ventura, Paul Meurisse, Michel Constantin, Christine Fabréga, Raymond Pellegrin, Pierre Zimmer, Marcel Bozzuffi, Pierre Grasset, Denis Manuel

Sorti

le 4 novembre 1966


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Dignité éternelle

 

Ce deuxième souffle, qui aurait mérité d'être aussi le dernier, tant son remake de 2007 était peu convaincant, est une sorte de monument que l'on admire avec respect et avec toute l'indulgence que l'on doit aux vieilles choses… Le phrasé des acteurs, le rythme, le montage, la post-synchro, les scènes d'action… sont autant de marqueurs d'une époque révolue. Mais le film fait encore de l'effet, moins par son scénario et ses personnages, archétypes du film noir, que par son aspect formel parfois au bord de l'abstraction, son noir et blanc hyper contrasté, la qualité littéraire de ses dialogues, ses jeux de regards lourds de sens comme dans une mise en scène théâtralisée, la simplicité de ses décors : tout est étudié pour élever ce qui ne pourrait être qu'un polar de plus au rang de tragédie intemporelle. Les acteurs sont au petit poil, et moins ils en font, plus ils sont marquants. Ainsi, Meurisse en commissaire est un peu trop brillant, presque cabotin, tandis que Ventura, Constantin et Christine Fabréga composent des silhouettes massives, impressionnantes de sobriété, en parfaite adéquation avec l'impression minérale qui se dégage de l'ensemble : une sorte de composition en marbre qui parfois peut faire sourire par son hiératisme mais garde de bout en bout une très grande classe, une dignité éternelle.

 

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