Au final, lorsqu’on a remis
tout à plat, le récit dans le sens chronologique, l’histoire
paraît assez simple, dénonçant un aspect méconnu
de la politique américaine anti-terroriste : pour éviter
une enquête longue à propos d’un suspect, ce dernier
est envoyé à l’étranger, dans un pays où
les droits de l’homme (et du prisonnier) sont facultatifs. Cette
détention secrète est donc le moyen d’interroger
le suspect de façon musclée, très musclée.
La dénonciation de cette pratique est sans ambiguïté,
et on reconnaît là le contre-pouvoir qu’est encore
l’industrie cinématographique aux USA qui permet un certain
engagement politique.
Du coup, l'entourloupe scénaristique qui entremêle les
différentes actions pour nous faire le coup de la surprise
finale, paraît un peu déplacée. Y avait-il besoin
d’en rajouter du côté du divertissement pur pour
faire passer le message ? Y avait-il également besoin de verser
dans la tragédie familiale pour que les personnages soient
intéressants ? Pas sûr. Le film manque de sobriété
et finit donc par s’éparpiller et manque un peu sa cible.