Le Dernier été de la Boyita **

Julia Solomonoff

L'histoire

L'été, Jorgelina avait l'habitude de jouer avec sa soeur ; celle-ci, désormais adolescente, devient une étrangère pour elle. Alors Jorgelina part à la campagne en quête de Mario, le fils des paysans voisins.

Avec

Guadalupe Alonso, Nicolas Treise, Mirella Pascual, Gabo Correa

Sorti

le 8 septembre 2010

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

D'une extrême délicatesse

 

Les deux personnages principaux de ce faux petit film sont deux enfants, l’une pas encore adolescente mais qui l’attend avec impatience, l’autre plus âgé, pas encore adulte mais comme perdu dans une parenthèse entre l’enfance et un âge où l’on perd son innocence. Les hommes et les femmes, pères et mères, sans être ignorés par la réalisatrice, sont en lisière, et lorsque enfin ils interviennent, c’est avec leur pesanteur d’adulte et c’est déjà trop tard, les deux enfants ont tissé entre eux quelque chose d’indéfectible, qui reste comme un secret, une intimité précieuse. Qu’importe alors ce qui a réellement pu se jouer cet été-là, le spectateur, comme les autres, est tenu à l’écart de certains faits et cela donne au film un charme un peu mystérieux, d’une délicatesse extrême malgré la lourdeur de ce qui est révélé.
Le début fait croire à une chronique intimiste, pour la jeune fille un été à se rendre compte qu’elle quitte doucement son état d’enfant. Les dialogues sont rares, beaucoup de choses se jouent dans les regards, l’attente, l’indolence. Rarement au cinéma on n’a autant senti cette impression que donne l’été, faite de moments à ne rien faire, à cause de la chaleur, de l’ennui, de la douce torpeur qui envahit le corps et l’esprit. La petite fille, au contact de sa sœur aînée déjà très adolescente, ressent quelque chose qui s’éveille en elle… on peut se dire alors qu’on a déjà vu tout cela et même si tout est beau, sensible, d’un charme fragile tout à fait séduisant, il n’y a rien d’innovant.
Et puis, peu à peu, le récit prend une autre tournure, plus grave, et sans se départir de son caractère intimiste, il surprend, ne va pas où on l’attendait. Il y a bien sûr une révélation psychologiquement dramatique à l’origine de cette évolution mais ce coup de théâtre n’est absolument pas montré comme tel, comme le reste de l’histoire on ne le devine que par petites touches. C’est magnifiquement délicat, il y a une grande tendresse pour les personnages, quels qu’ils soient. Les deux visages des enfants, celui de Mario en particulier, restent gravés longtemps après la fin de la projection. Définitivement, c’est comme un grand film qui se cache sous des apparences modestes. En guise de confirmation, au hasard du générique, on découvre comme une évidence "El Deseo", qui produit les films d’Almodovar…

 

 

 

 

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