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Julie Bertuccelli

L'histoire

A bientôt 30 ans, Hélène est l'auteure de textes puissants à l’humour corrosif. Elle fait partie, comme elle le dit elle-même, d’un «lot mal calibré, ne rentrant nulle part». Elle accompagne un metteur en scène qui adapte son œuvre au théâtre, elle dialogue avec un mathématicien... Pourtant Hélène ne peut pas parler ni tenir un stylo, elle n’a jamais appris à lire ni à écrire. C’est à ses 20 ans que sa mère découvre qu'elle peut communiquer en agençant des lettres plastifiées sur une feuille de papier.

Documentaire, avec Babouillec



Sorti

le 9 novembre 2016


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Autiste, artiste

 

Hélène, Babouillec, cette femme n'est pas une personne comme les autres. Et de loin. Diagnostiquée "autiste", elle ne dit rien, ne manifeste rien pendant toute son enfance et une grande partie de son adolescence. Elle ne parle pas, ne sait pas qu'elle a un corps, ne communique pas…
Tout cela, on le sait par sa mère, qui raconte sa fille… Et puis nous la voyons, elle, Hélène, Babouillec, autiste donc puisqu'il est dit qu'elle l'est, trente ans maintenant et toujours un visage d'enfant, elle rigole, elle ne parle toujours pas, elle écoute, elle ne paraît ni entendre ni comprendre et puis elle écrit, avec des lettres en plastiques qu'elle pose sur une planchette, sur une feuille, sur une table, qu'importe. Sa mère est là, écarte les lettres, dit les mots constitués par sa fille, les phrases sont énoncées et c'est surprenant, effarant, déstabilisant : le propos est complexe, poétique, philosophique, dans la salle il y a un festival de bouches bées… Comment cela est-il possible ? Est-ce un tour de passe-passe ? Le montage nous cache-t-il quelque chose ? Non, il faut se rendre à l'évidence, cette femme n'a rien que vous connaissiez déjà. Entre autiste et artiste, il n'y a qu'une lettre de différence, Hélène-Babouillec la franchit allègrement.
Julie Bertuccelli, la réalisatrice, suit celle qui bouleverse nos certitudes, ici avec une troupe de théâtre qui a choisi de monter l'une de ses œuvres, là avec un mathématicien qui dialogue avec elle et leur échange peut en scotcher plus d'un, on la voit aussi avec une toute petite fille qui semble beaucoup plus adulte qu'elle, et (presque) toujours avec sa mère à qui on devrait décerner le César du don de soi.
Le documentaire a quelque chose d'un peu brouillon, ressemble parfois à une esquisse de quelque chose qui n'aurait pas vu le jour, s'égare, révèle des instants complètement magiques, entre en résonnance avec son sujet de façon étonnante, fragile, désordonné, fulgurant soudain, questionnant la rationalité du spectateur…
Le Cosmos, à la fin du film, n'a pas livré tous ses secrets, on peut se retrouver partagé entre d'une part l'envie d'en savoir plus, de comprendre comment le cerveau d'Hélène fonctionne, et d'autre part une impression nébuleuse d'être entré en communication avec quelqu'un venant d'un autre monde.

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