Le dernier duel

Ridley Scott

L'histoire

Carrouges est un chevalier respecté, connu pour sa bravoure et son habileté sur le champ de bataille. Le Gris est un écuyer normand dont l'intelligence et l'éloquence font de lui l'un des nobles les plus admirés de la cour. Lorsque Marguerite, la femme de Carrouges, est violemment agressée par Le Gris - une accusation que ce dernier récuse - elle refuse de garder le silence, n’hésitant pas à dénoncer son agresseur et à s’imposer dans un acte de bravoure et de défi qui met sa vie en danger.

Avec

Matt Damon, Adam Driver, Jodie Comer, Ben Affleck

Sorti

le 13 octobre 2021


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Didactique sans subtilité

 

Ridley Scott, en parfait connaisseur des rouages hollywoodiens, a dû se dire qu'il fallait faire un film qui donnerait la parole aux femmes, qui montrerait comment elles indignement traitées par les hommes et qui raconterait un cheminement de l'une d'entre elles vers l'indépendance. Est-il tombé par hasard sur cette histoire de duel au Moyen-Âge entre deux hommes dont l'un accuse l'autre de viol de son épouse ? Ou a-t-il brodé suffisamment autour d'un fait divers pour que tout soit conforme à la pensée dominante actuelle ? Toujours est-il que son film est tout à fait politiquement correct et très prévisible : une fois compris le principe de narration (les mêmes faits vus par les trois protagonistes, exposés l'un après l'autre), on comprend très vite que le dernier chapitre, la vérité de la femme, sera celui qui raconte LA vérité, excluant de fait toute ambiguïté, toute zone d'ombre, présentant les deux hommes comme des prédateurs en forme de clichés sur pattes : d'un côté le mari brutal et peu raffiné, n'ayant aucune délicatesse ni sensibilité, roulant pour sa pomme et son honneur, et d'un autre côté, le charmeur un peu lâche mais cultivé, forcément pervers et aux mœurs dissolus. La femme quant à elle, est digne, vertueuse et courageuse. Tout cela est beaucoup trop simple et didactique pour être crédible. Et puis le Moyen-Âge qui nous est montré est celui d'une historiographie révolue, les châteaux sont relookés façon Violet le Duc tendance Disney, on a l'impression que le ménage vient d'être fait partout dans les intérieurs incroyablement lumineux et vastes comme des salons de la Renaissance, les scènes de combat sont bien sûrs ultra violentes, les hommes se prennent des torgnoles phénoménales mais reviennent de la guerre debout et finalement en assez bon état (à part des traces de boue et quelques cicatrices justifiant probablement un budget maquillage assez conséquent). Ce n'est pas le Moyen-Âge, c'est une imagerie du Moyen-Âge datant de la fin du 19ème siècle. Et pour couronner le tout, les dialogues et situations ressemblent bien trop à ce qui pourrait se passer de nos jours, et que l'on aurait juste décalé de quelques siècles, de la petite réception autour d'un nouveau-né avec son banquet aux apparences de cocktail, à la partie fine distinguée et immonde, en passant par les querelles de couple presque contemporaines. C'est plaqué, et fait sans finesse. Question subtilité, c'est le néant.
Il reste de bien belles images, une tension palpable et les deux heures et demie passent assez vite. Ouf, on a échappé à l'ennui.

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