De bon matin

Jean-Marc Moutout

L'histoire

Jean-Pierre Darroussin, Valérie Dréville, Xavier Beauvois, Aladin Reibel, Laurent Delbecque, Yannick Renier

Avec

Lundi matin, Paul Wertret se rend à son travail, à la banque où il est chargé d’affaires. Il arrive, comme à son habitude, à huit heures précises, sort un revolver et abat deux de ses supérieurs. Puis il s’enferme dans son bureau et revoit des pans de sa vie et les évènements qui l’on conduit à commettre son acte…

Sorti

le 5 octobre 2011

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Violence des échanges…

 

Jean-Marc Moutout revient sur un univers qu'il connaît bien, celui de l'entreprise et de la violence des échanges qui s'y produisent. Après l'usine qui fabriquait du réel dans son premier film, c'est dans une banque que se noue le drame qui éclate un jour, "de bon matin". Le travail repose sur du virtuel, et il est frappant que les seuls billets que l'on nous donne à voir servent à acheter ce qui va faire exploser l'aspect jusqu'alors (presque) feutré des relations entre le banquier qui se voudrait humaniste et ses supérieurs.
Avec une mise en scène très précise, très maîtrisée, parfois trop, le réalisateur installe une ambiance froide, impitoyable. Il joue avec la lenteur, les teintes grises, l'impassibilité feinte des personnages. Parfois le récit se perd un peu en voulant sortir du milieu de l'entreprise; les scènes familiales manquent de profondeur, un peu anecdotiques, hésitant entre une sorte de mystère pas nécessaire et une description aux limites du cliché. Mais lorsque l'on revient dans les bureaux, derrière les ordinateurs qui ne préservent aucune intimité dans ces "open space", la tension est palpable et c'est bien là que se développent l'engrenage fatal et la montée de la haine.
Jean-Pierre Darroussin est étonnant dans ce rôle à contre-emploi, loin de ses interprétations débonnaires et prêtant à sourire. Il est ici comme une masse, avec un physique lourd, imposant.
L'image finale est comme un questionnement au spectateur, et maintenant, que fait-on ? La solution trouvée par le personnage joué par Darroussin n'est évidemment pas la bonne, parce qu'elle est dictée par la folie. Mais alors, la soumission est-elle inéluctable ?

 

 

 

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