Un film choral dont le seul lien
entre les personnages est la découverte d’un cadavre,
voilà une idée originale, morbide certainement, mais
propice à pas mal de créativité.
Le film est très clairement partagé en cinq parties
de durée égale, présentant cinq personnages féminins
ayant un rapport étroit avec la découverte macabre.
Pas le temps de s’ennuyer, et beaucoup d’incertitudes
sur ce qui va se passer : le scénario est d’une grande
intelligence, sans cesse surprenant et donc passionnant à suivre,
malgré la noirceur des différentes histoires. L’interprétation
est parfaite, forte et pourtant nuancée. Mary Beth Hurt (l’épouse)
est particulièrement impressionnante, bloc de douleur intime
explosant puis d’un mutisme horrifié…
Karen Moncrieff filme ces cinq femmes en mettant autant d’énergie
et d’urgence dans chaque portrait, dans chaque récit.
On est pris à la gorge, parfois comme asphyxié devant
tant de détresse. La musique, très présente,
sonne comme un blues profond, sur fond de guitare déchirée.
C’est un grand film noir, d’une sombre virtuosité,
qui peut rebuter certains spectateurs.