Et alors, comment ça finit,
cette histoire ? Eh bien, à vrai dire…
Les références à Shining
sont peut-être un peu trop lourdes à porter. L'hôtel
du film de Kubrick était un quatre étoiles, certes
angoissant mais tout de même, quatre étoiles…
La cabane au fond de cette forêt reste une cabane, où
l'inquiétude vient plus des questions qu'on se pose sur l'existence
du récit lui-même : tiendra-t-il jusqu'au bout ? Le
problème est qu'il n'offre pas beaucoup de clés pour
se faire une idée, pour tenter de résoudre les mystères,
et dans le même temps il laisse tout ouvert, est-ce une histoire
de l'ordre du fantastique, ou du fait divers ? Le point de vue est-il
celui de l'enfant, du père, ou simplement celui du réalisateur
? Il est possible, en fin de projection, de recoller quelques morceaux
et d'échafauder une interprétation pour le personnage
du père et celui du monstre (puisque monstre il y a), si
l'on part du postulat que l'enfant est celui qui raconte l'histoire,
mais cela reste peu satisfaisant. C'est dommage, la forêt
est bien filmée, ni havre de paix, ni source de toutes les
terreurs, plutôt révélatrice des relations ambigües
entre un père et ses deux fils. On pourra se dire que le
film a le mérite de poser quelques questions sur ce qu'est
une figure paternelle, la peur du jugement, l'abus d'autorité
et tous ces thèmes inhérents à la famille,
mais le flou qui entoure la résolution des mystères
empêche l'incarnation de ces interrogations qui ne sortent
pas de la forêt, enfermées dans un certain formalisme,
une volonté de laisser le spectateur chercher tout seul,
sans même lui donner les règles du jeu.