Dans la cour *

Pierre Salvadori

L'histoire

Antoine déprime. Il parvient à se faire embaucher comme gardien d'immeuble dans lequel Mathilde, retraitée, découvre une inquiétante fissure sur le mur de son salon...

Avec

Catherine Deneuve, Gustave Kerven, Féodor Atkine, Pio Marmai, Michèle Moretti, Nicolas Bouchaud, Oleg Kupchik

Sorti

le 23 avril 2014


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

La comédie de la dépression

 

C'est un drôle de blues que nous raconte Pierre Salvadori, film après film. L'art de faire d'une dépression, une comédie. Dans la cour, il s'en passe, des choses, des pas tristes et des franchement mélancoliques. Le rire éclate, souvent. Même s'il est suivi de quelques larmes…
Gustave Kerven, dont c'est le premier vrai premier rôle, impose sa silhouette d'ours inoffensif, de grand déprimé en sursis. Dans n'importe quel autre film (ou presque), il redonnerait à son insu le goût de la vie à tous les habitants de l'immeuble, il rencontrerait l'amour, et tout le monde serait content… Ici, pas de conte de fée, on est dans la vraie vie, mais pas tout à fait. Le fond est sombre, désespéré. Les bobos, attendus au vu du quartier où cela se passe, n'arrivent jamais. Pas un seul personnage ne va vraiment bien, et pourtant… Pourtant ce n'est pas un film sombre, il est éclairé de l'intérieur par la dérision, par l'intuition que le bonheur est une illusion et que malgré cela, la vie peut valoir le coup, de petites hontes en petits plaisirs, de rencontres bancales en superbes solitudes.
Catherine Deneuve joue avec l'innocence d'une débutante, et il y a beaucoup d'émotion à voir son personnage sombrer, descendre de sa prestance. Elle y est très convaincante, et c'est plutôt rassurant de la voir se tourner vers ce type de rôle, comme dans "Elle s'en va" : au contraire de certaines (Huppert, par exemple), elle semble assumer son âge et la transformation de son corps. On comprend que Salvadori, avec son humanité et sa tendresse vis à vis de ceux qui doutent mais qui ne se leurrent pas sur eux-mêmes, ait été séduit par l'idée de tourner avec elle…
Pas de morale de fin, pas de véritable message d'espoir, l'ensemble est un patchwork fait de morceaux de vie de quelques personnages, réunis de façon artificielle (voisinage…) et qui tente de faire passer le goût âcre de l'existence quand on n'est pas au mieux…

 

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