La danseuse

Stéphanie Di Giusto

L'histoire

Loïe Fuller est née dans le grand ouest américain. Rien ne destine cette fille de ferme à devenir la gloire des cabarets parisiens de la Belle Epoque et encore moins à danser à l’Opéra de Paris. Cachée sous des mètres de soie, les bras prolongés de longues baguettes en bois, Loïe réinvente son corps sur scène et émerveille chaque soir un peu plus.

Avec

Soko, Gaspard Ulliel, Mélanie Thierry, Lily-Rose Depp, François Damiens

Sorti

le 28 septembre 2016


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Terrienne, aérienne

 

Faux biopic, véritable interrogation sur ce qu'est une démarche artistique, prouesse technique, chronique d'une résistance aux aléas de la vie, ce film consacré à Loïe Fuller peut se voir de multiples façons et c'est tant mieux, parce que la seule reconstitution historique d'un destin certes étonnant mais, après renseignement pris, trop éloigné de la réalité sur certains aspects, n'aurait pas suffi à emporter le spectateur. Le personnage principal, décrit comme une innovatrice, et qui pourrait bien avoir apporté au monde du spectacle plus d'éléments techniques que véritablement artistiques, est passionnant à plus d'un titre. Soko lui prête toute sa singularité, à la fois aérienne et terrienne, les jambes ancrées dans le sol et les bras évoquant un vol de papillon et bien plus : un jeu hypnotique de formes mouvantes, allant jusqu'à l'abstraction. Est-ce une femme, une danseuse, ou bien une illusion, quelque chose d'un peu irréel, ou bien une sorte de transe ? Cette sorte de rêve que donne à voir l'artiste s'accompagne de considérations techniques très modernes pour l'époque, l'artiste est aussi ingénieuse, créatrice d'effets spéciaux, qui nous paraissent maintenant dépassés, bien sûr, mais qui au début du vingtième siècle devaient impressionner les spectateurs. Le film décrit tout cela, avec emphase, et montre aussi une vie sentimentale confuse, un certain malaise pour apparaître au naturel face à ses admirateurs, la volonté d'éveiller des jeunes filles à la danse… Il est bien difficile de démêler la pure fiction de ce qui est documenté, mais peu importe, le personnage tel qu'il est montré a sa propre vérité, il est crédible. En revanche, lorsqu'apparaît la fille de Vanessa Paradis en Isadora Duncan, il y a comme une gêne. Le rapport entre les deux femmes reste flou, entre admiration réciproque, jalousie, attirance, passage de témoin… le film éclaire (faiblement) quelques pistes mais semble surtout avoir donné l'occasion à Lily machin chose de se montrer. Elle est toute mignonne, mais n'a aucune aura, joue comme une adolescente un peu trop sûre d'elle. On espère qu'Isadora Duncan avait un peu plus de présence…
Cette fadeur d'interprétation pour un personnage clé (la danseuse du titre, ce peut aussi être elle, Isadora) fait du tort à la dernière partie du film mais l'ensemble laisse tout de même sur une bonne impression.

Vos commentaires pour ce film

Une biographie classique sans grâce, au temps de la belle époque la pionnière de la danse moderne est très éprouvée par ses performances, l'histoire est faible, il n'y a pas d'émotion ni d’intérêt pour les personnages, un conte cruel qui perd de son intérêt lorsque le mélo pointe mais le film permet de découvrir une artiste méconnue.

Dominique P, le 12 octobre 2016

 

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