Il y a la mer, le soleil, la
langue italienne, et pourtant les paysages sont industriels, on
voit plus l'acier en fusion couler dans l'usine que le sable miroiter
sur les plages… Deux jeunes filles s'ennuient un été,
les vacances loin de chez elles, elles ne connaissent pas mais elles
imaginent qu'un jour, elles s'en iront, loin d'ici. Mais ici, c'est
un peu comme chez "ces gens-là", on ne s'en va
pas. D'ailleurs, une femme qu'on devine avoir eu les mêmes
rêves que les adolescentes fait son retour dans l'usine, du
côté des dirigeants mais cela sonne comme un échec.
C'est une petite chronique ensoleillée certes, mais aux couleurs
du blues des amours déçues, des amitiés qu'on
sacrifie, du drame qui rôde… Il y avait sans doute de
quoi faire naître quelques flammes au milieu de tout ça,
d'élever les sentiments… Au lieu de cela, tout reste
un peu au ras du bitume, bien en dessous des hauts-fourneaux. Les
deux jeunes filles ont des jolies jambes et des visages d'anges,
le réalisateur s'y attarde un peu complaisamment, sans parvenir
à nous les rendre franchement attachantes. Ce qui se joue
entre les adultes semble très schématique, il y a
beaucoup de clichés, tous les non-dits entre les deux adolescentes
paraissent beaucoup plus crédibles, mais cela a tout de même
de la peine à alimenter un scénario en forme de brindille.