On sent une double influence dans
cette enquête policière manquant singulièrement
de crédibilité dans les situations et les dialogues.
D’une part, l’héritage anglais de toutes les ingénues
qui résolvent les énigmes les plus ardues. Ici, l’apprenti
détective est un jeune homme ayant les traits du célèbre
Frodon, un peu exaspérant avec son côté toujours
content, manquant de consistance, comme un Tintin sans Haddock, quoique
l’autre enquêteur amateur, incarné par John Hurt,
aurait pu jouer ce rôle avec un peu plus de fantaisie.
D’autre part,, il y a un côté Perez-Reverte, l’auteur
du "tableau du maître flamand" et de tous ces polars
à l’intrigue alambiquée et à la solution
forcément stupéfiante. C’est d’ailleurs
cette tendance qui finit par l’emporter. Cependant, malgré
les fausses pistes et la complexité apparente du récit
à tiroirs, jamais on ne s’intéresse vraiment aux
personnages gonflés aux clichés. Le contexte, qui prétend
s’appuyer sur les mathématiques et la philosophie, se
prend beaucoup trop au sérieux alors qu’au fond, il ne
s’agit que de recyclage d’astuces sur les nombres déjà
vue mille fois et d’idées fumeuses sans profondeur sur
la vérité et la relativité des points de vue.
Le film précédent de Alex de la Iglesia, "le crime
farpait" était autrement plus réjouissant.