Coupez !

L'affiche fait un peu peur, les premières minutes confirment l'inquiétude, c'est une daube.
Sauf que... le second degré règne en maître dans cette première partie et occasionne quelques beaux moments de ringardisme kitsch absolu. On croit comprendre assez vite dans quel registre le film se situe, et puis certaines situations nous font douter, le bouchon est tout de même poussé bien loin et puis ce que l'on voit, c'est bien un plan séquence, non ? Un plan séquence tout sauf virtuose, quoique... la suite sera délectable. Raconter pourquoi pourrait ôter du plaisir aux futurs spectateurs, il ne sera rien dit. Sinon que le film se révèle être un petit bijou, bien plus fin qu'annoncé, un hommage au cinéma, à celui qui se fabrique avec des bouts de ficelle, une foi inébranlable dans la magie de l'image, un peu de hasard et de chance...
Depuis combien de temps une comédie n'avait fait autant rire ? Un rire de jubilation, basé sur quelques surprises mais surtout sur le double effet. Tout ce qui avait fait écarquiller les yeux devant tant de mauvais goût dans la première partie finit par atteindre des sommets d'humour gras et furibard en apparence, mais en réalité tout ce qui fait que le cinéma peut faire trembler, rire et pleurer, est là et bien là. Le suspense, le spectaculaire, le jeu d'acteur, l'énorme et l'accumulation de détails. Il y a même, cerise sur le gâteau, une émotion qui vous prend, directement liée à la création. C'est grandiose et dérisoire, exactement en même temps.