Pour qu'un film mérite
le qualificatif de "solaire", il faut un peu plus que
le soleil et l'accent marseillais… mais c'est déjà
ça, on s'y croirait et rien que ce rappel de ce qu'est l'été,
c'est un petit bonheur.
L'exposition des enjeux de cette histoire montre un gros potentiel,
avec en premier lieu une jeune fille qui se questionne, mais sans
dire un mot ou presque, tous ses doutes sur la vie qu'elle mène
ne sont exprimés qu'avec des silences, des regards d'envie
sur ce qu'elle croit être une liberté totale, représentée
par ces minots qui risquent leur vie en sautant dans la Méditerranée,
de haut, de très haut même. Leurs motivations sont
diverses, on en sait un peu plus que pour la jeune fille qui doute,
mais rien n'est montré (ou presque) de leur vie en dehors
des instants où ils se retrouvent en haut des falaises ou
des corniches, sur les rochers où ils s'installent, princes
de leur propre vie, n'attendant rien du monde qui les entoure. La
première confrontation entre cette bande et la jeune fille
est pleine de tension, d'inquiétude, de désir, elle
promet pour le reste du récit. Très vite, on apprend
que l'un de ces minots fait le chauffeur pour un truand. Et ce qui
pourrait être un plus dans cette histoire de passion où
le drame est inévitable, affadit tout l'ensemble : la partie
policière est plutôt pathétique tant elle aligne
les clichés (on attendait du Izzo, c'est du sous-téléfilm
pour chaînes fauchées).
Dès que le scénario s'intéresse aux jeunes,
à leurs amours à trois, à leurs hésitations,
à leurs espoirs, le film semble prendre son envol, et malheureusement,
peut-être par peur du vide (un comble !), trop d'histoires
annexes viennent prendre le dessus, le récit patine, et le
désintérêt croît (ou l'intérêt
décroît, c'est vous qui choisissez).
Dehors, c'est toujours le mois de janvier et ses températures
polaires, au moins les images ont un peu réchauffé
les spectateurs. C'est peu, mais c'est déjà ça.
Et puis, si, quand même, la belle musique de Béatrice
Thiriet...