Copie conforme

Abbas Kiarostami

L'histoire

Une rencontre entre un écrivain anglais et une galeriste française, dans un petit village italien du sud de la Toscane.


Avec

Juliette Binoche, William Shimell

Sorti

le 19 mai 2010

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Ludique
mais pas tout à fait

 

 

 

 

 

 

 

 

Au début, on se dit… qu’est-ce qu’on a aimé Juliette Binoche et voici ce qu’elle est devenue, et Kiarostami on ne se rappelait plus combien ça pouvait être ennuyeux… La conférence sur le faux, l’attrait des copies et toutes ces sortes de choses est prodigieusement intellectuelle, pénible et sans doute philosophique (mais je ne suis pas spécialiste) et on se distrait avec le dialogue muet entre Binoche et son fils (enfin, entre celui qui joue son fils, et Binoche, et bien on ne saura jamais comment s’appelle son personnage). Enfin, ils sortent de la conférence et voilà que s’instaure un échange entre elle (appelons-la "elle") et son fils, qui est à claquer. Le jeune ado sûr de lui et déjà terriblement cérébral mais jouant tout de même avec sa play-machin-game-bidule pendant qu’il parle avec sa mère. A claquer, je vous dis.
On sortirait bien prendre l’air, il fait beau, c’est une soirée de fin de printemps…
On reste, pour Binoche, parce que malgré les années qui passent, son visage est toujours aussi expressif, émouvant lorsqu’on la sent déstabilisée.
Un peu plus tard, enfin, la rencontre entre elle et le conférencier est un peu troublante, quelque chose nous dit que ces deux-là ne sont pas si étrangers l’un pour l’autre. Une heure passe et on est surpris d’être presque captivé par leur jeu dont on ne saura pas s’il est véritable, ou bien juste une copie (conforme ?) de quelque chose qu’ils auraient vécu, à moins que… On regrette de ne pas avoir mieux écouté la conférence du début (mais non, c’était ennuyeux), peut-être nous aurait-elle donné des pistes. Au fur et à mesure, Binoche est de plus en plus belle, malgré sa robe qui lui donne un air de grosse bourgeoise, et le passage au milieu des mariées réjouies ou inquiètes a des allures d’un film de David Lynch, on pense que tout peut alors partir en un délire absolument réjouissant, et on finirait dans un dédale tout à fait ludique et mystérieux qui parlerait du couple mieux que bien (et bien mieux que, aussi) des œuvres de cinéastes éclairés sur ce point. Et puis non, le récit ne s’emballe pas, il reste à la lisière du dérèglement, et n’offre au bout du compte que trop peu d’alternatives à ce que l’on croit comprendre. C’est un peu comme si Kiarostami nous avait alléchés avec une multitude de possibilités, et qu’il n’en avait exploré qu’une seule. Ce n’est déjà pas si mal, car si l’on se laisse prendre à ce jeu, on échappe à l’ennui initial.

 

 

 

Vos commentaires pour ce film

Je fais une critique "copier coller" de la tienne ! Même en ayant écouté la conférence du début...on n'a pas la clé pour savoir ce qui est vrai ou faux dans ce couple et pourquoi le réalisateur nous mène en bateau pendant la première heure du film. Les deux acteurs sont beaux, expressifs ; il y a quelques échanges intéressants (j'ai bien aimé le dialogue qui joue sur le sommeil et l'assoupissement) mais ça ne suffit pas ou ce n'était peut-être pas le moment pour moi.

Irène D, le 6 juin 2010

 

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