Le petit fils de Bergman réalise
un premier film, et bien sûr il est scruté, analysé...
Caméra d'or au dernier festival de Cannes, c'est déjà
ça.
Le point de départ est somme toute assez classique, avec
la confrontation entre les parents respectifs de deux petits garçons,
élèves d'une même école, dont l'un est
accusé d'agression sexuelle sur l'autre. L'équipe
enseignante tente d'organiser un dialogue, mais les choses sont
bien compliquées, parce que tous les adultes présents
se connaissent et que chacun a des choses à garder pour soi.
Le film pourrait juste être une variation sur la difficulté
de communiquer lorsque le sujet est brûlant (ici, ses propres
enfants), mais le réalisateur qui ne fait pas dans le consensuel,
ni dans l'attendu, ni dans la mesure, livre un objet filmique étonnant,
avec quelques morceaux de bravoure, où l'on est en droit
de se demander d'une part si l'on a déjà vu cela au
cinéma, et d'autre part s'ils sont réellement utiles
au récit. C'est incontestablement du cinéma radical
par moments et certains le jugeront trop décalé, ostentatoire,
provocateur. Mais on peut aussi y voir un talent prometteur, une
réelle capacité à transcender un récit
classique, et un regard novateur sur la façon de mêler
le naturalisme et l'onirisme.