Ce sont cinq courts métrages
assemblés, dont on ne sait pas qui a fait quoi… Scénaristes
et réalisateurs sont annoncés pêle-mêle,
et à vrai dire, il y a assez peu de différences de traitement
entre les cinq histoires, avec peut-être un regard plus aigu
et plus aigre dans l’histoire du cochon, qui rappellerait le
style de Cristian Mungiu (4
mois, 3 semaines, 2 jours), à l’origine du projet.
Ces "légendes urbaines" sont plutôt saisissantes
du point de vue de leur histoire, avec à chaque fois une chute
mémorable, drôle et pathétique en même temps
: elles traduisent de façon réaliste l’impression
parfois kafkaïenne de l’absurdité dans laquelle
se retrouvent les personnages. Leur traitement cinématographique
laisse un peu perplexe : il y a un manque de rythme flagrant, qui
pourrait passer pour un effet voulu, reflétant ainsi l’apathie
générale de certaines situations, mais cela crée
aussi un manque de contraste, et mis à part les épilogues,
on se surprend à s’ennuyer et à regretter la truculence
ou la douce folie qu’un Kusturica aurait pu insuffler à
ces mises en images un peu trop sages, un peu trop linéaires,
finalement pas surprenantes…