La conquête

Xavier Durringer

L'histoire

6 mai 2007, second tour de l'élection présidentielle... Les cinq années qui viennent de s'écouler défilent : elles racontent l'irrésistible ascension de Sarkozy, semée de coups tordus, de coups de gueule et d'affrontements en coulisse. L'histoire d'un homme qui gagne le pouvoir et perd sa femme.

Avec

Denis Podalydès, Florence Pernel, Bernard Le Coq, Samuel Labarthe, Hippolyte Girardot

Sorti

le 18 mai 2011

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Comédie triste et néanmoins politique

 

 

 

 

 

 

Il est probable que le film hérisse ceux qui apprécient Sarkozy, ainsi que ceux qui le détestent (ça, ce n’est pas probable, c’est sûr, j’en suis). Podalydès est formidable dans la peau de l’homme qui veut LE job, il en donne une image ni très reluisante, ni franchement à charge. C’est un type avide de pouvoir, prêt à tout pour être président, n’ayant semble-t-il que bien peu de convictions (sauf celles qui concernent son ambition personnelle), mais aussi ayant pas mal de faiblesses qui le rendent humain, comme tout le monde. On est loin, très loin du charisme intellectuel et spirituel du "promeneur du champ de Mars"…
Le récit met en parallèle d’une part sa conquête du pouvoir, navigant entre les différentes haines, celle du président d’alors qui l’admire tout de même un peu, celle de l’autre prétendant qui se révèle finalement aussi vulgaire que lui (dans le film ! allez savoir si Villepin est réellement comme cela…) et d’autre part la cassure du couple qu’il forme avec Cécilia, présentée comme une victime. Cela a beau reposer sur des faits réels, que l’on connaît, l’abondance de bons mots et de tirades assassines fait souvent pencher le film vers la comédie, on se croirait parfois dans une séance des guignols grandeur nature, amère et totalement dépourvue d’émotion : les personnages ne font naître aucune compassion ou attachement, ils sont à la fois monstrueux de vanité et d’irrévérence et aussi minables que des petits voyous voulant régner sur leur cage d’escalier. Le vocabulaire est fleuri, plutôt du côté sauvage, pas tellement jardin à la française…
Et au bout du compte, le sentiment général est un certain atterrement : nos politiques ne sont donc que cela, des individus peu recommandables qui se moquent complètement de la vie des personnes qu’ils sont censés représenter ? des gens qui paraissent brillants mais dont la couche de vernis cache une ambition démesurée, sans valeurs humaines, immondes… Le plus triste dans l’affaire, c’est que ce constat, s’il est réel, fait le jeu de la plus infecte d’entre eux, une certaine Marine qui tient à peu près le même discours : tous pourris. Au secours…

 

 

 

 

 

Vos commentaires pour ce film

Une satire sur le milieu politique et qui réussit à nous en montrer les rouages.
Nicolas S se fait larguer par sa femme, on voit sa souffrance et ses efforts pour la faire revenir, il est complètement perdu face à son drame personnel. Il est montré insolent, caractériel, cynique et brutal.
Les acteurs sont surprenants de réalité, le grand cirque de la politique est superbement montré, les mots sont durs, "Ce sera mon dernier scalp" les répliques acérées et cruelles "Et vous, Dominique... vous êtes mort!". Je ne savais pas que la haine de Villepin était si intense, j'ai enfin compris les tenants et aboutissants de l'Affaire Clearstream.


Dominique P, le 25 mai 2011


Alors, si j'ai bien compris, Chirac est un Lénine frustré, Villepin un pseudo Machiavel du dimanche, onctueux, trop poli pour être honnête et assez complètement con et Sarkozy un brave type qui a le mérite de ne pas cacher son ambition, mais qui est honnête et franc, comme dit la chanson. Je ne sais pas vous, mais perso, suis pas convaincue. Pour le reste, je n'ai pas été conquise (mauvais jeu de mot, même pas fait exprès) par la mise en scène et j'aurai préféré que Podalydes n'essaie pas d'imiter la voix de Sarko, c'est un peu énervant.
Je dis ça, mais pas de regret, cela reste intéressant.


Marie A., le 27 mai 2011

 

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