La Communauté *

Thomas Vinterberg

L'histoire

La vie dans une collectivité dans les années 70 au Danemark, perturbée par une liaison amoureuse entre l'un de ses membres et une jeune étudiante, extérieure à la communauté.

Avec

Trine Dyrholm, Ulrich Thomsen, Helene Reingaard Neumann, Martha Sofie Wallstrom Hansen, Lars Ranthe, Fares Fares, Magnus Millang, Julie Agnete Vang, Anne Gry Henningsen

Sorti

le 18 janvier 2017


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Idéal déchiré

 

Avant les colocations à la mode de nos jours parce que sans doute il y a comme un besoin de partage plus grand en ces temps d'individualisme (et aussi pour des raisons économiques évidentes), il y avait, dans les années 70, les communautés. Urbaines, ou rurales avec la tentation de l'élevage de moutons dans le Larzac… dans les deux cas à haute teneur intellectuelle, avec beaucoup de valeurs humaines, sociales, et où la liberté n'était pas un vain mot.
La formation de cette Communauté-ci, dans un beau quartier de Copenhague, laisse présager un récit choral, avec beaucoup de tendresse dans le regard sur les différents membres de la bande, réunie pas tout à fait par hasard. Le film serait un bel hommage à ces quelques rêveurs d'une vie meilleure, avec des envolées passionnées, des engueulades homériques, des réconciliations émouvantes, le plaisir de l'échange, la solidarité… mais aussi les trahisons, les petits mensonges, les renoncements, la difficulté à soutenir le regard des autres sur soi-même… Vinterberg nous fait croire à ce film pendant presque la moitié… puis dérive, tord le cou à ce qu'il avait commencé à construire, sème le doute sur ses intentions, distille une sacrée dose d'amertume : en racontant la rupture du couple fondateur, le récit passe d'une chronique haute en couleurs, pleine de joies et de désespoirs, à une histoire beaucoup plus grise, celle d'une femme délaissée, qui tente de faire face et tombe, finalement. Cette disgrâce pourrait n'être qu'une péripétie dans la vie de la Communauté, elle finit par prendre toute la place, et rien n'y résiste. L'actrice qui joue la femme rejetée fait parfois penser à Catherine Deneuve, avec un mélange de force et de fragilité, une très grande humanité, crédible jusqu'au bout des ongles.
Le film dans son ensemble, par son effet de bascule, est la marque d'un terrible échec pour son personnage principal (la femme), échec personnel, détresse amoureuse, mais aussi l'énorme désarroi de se rendre compte que la Communauté, son idée, sa création, celle dont elle est l'âme, ne fait qu'accentuer le déchirement.

 

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