Cogan *

Andrew Dominik

L'histoire

Lorsqu’une partie de poker illégale est braquée, c’est tout le monde des bas-fonds de la pègre qui est menacé. Les caïds de la Mafia font appel à Jackie Cogan pour trouver les coupables. Mais entre des commanditaires indécis, des escrocs à la petite semaine, des assassins fatigués et ceux qui ont fomenté le coup, Cogan va avoir du mal à garder le contrôle d’une situation qui dégénère…

Avec

Brad Pitt, Scott McNairy, James Gandolfini, Ben Mendelsohn, Richard Jenkins, Ray Liotta, Vicent Curatola, Sam Shepard

Sorti

le 5 décembre 2012

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Divertissante désespérance

 

Lorsque dans le milieu de la pègre (très) locale, deux loosers réussissent leur coup, ils en sont les premiers surpris. Il s'ensuit un enchaînement de règlements de comptes, mené par un exécuteur des basses œuvres interprété par Brad (Pitt) qui prouve une nouvelle fois qu'il n'est pas qu'un beau gars… il est aussi un excellent acteur, ici à l'unisson d'une distribution sans failles, presque exclusivement masculine.
C'est un polar sans flics, bavard comme un Tarantino et à quelques occasions aussi violent, parfois drôle, parfois tendu, et parvenant à réunir les deux en même temps (la tension et l'humour). Mais le contexte, lui, ne prête pas à rire. C'est une vision radicale des Etats Unis, résumée dans la dernière phrase, "ce n'est pas un pays, c'est un business". Tout au long du film, on entend les discours des deux candidats à l'élection présidentielle de 2008, et ce que l'on voit à l'écran apporte un démenti cinglant et amer aux envolées lyriques et belles déclarations sur le peuple américain, censé former une communauté. En plus de l'individualisme forcené des personnages, le décor montre un pays dans un état de délabrement avancé… avec deux terrains vagues et trois ou quatre maisons en ruines, le réalisateur parvient à installer une ambiance sombre de décadence dans laquelle son histoire absurde et implacable prend tout son sel. C'est une belle réussite, tout à fait divertissante à cause des dialogues et de l'humour (très) noir, instructive en présentant un constat social sans concessions de la société américaine, et joyeusement désespérée…

 

Vos commentaires pour ce film

Comment résumer ce que représente Cogan sans partir dans une critique trop subjective ? Prenons un tueur à gage sans aucun charisme, donnons-lui quelques interactions longues à souhait (s’approchant alors un peu des productions style Tarantino) et noyons le poisson sous une pluie de discours politiques et d’une mise en scène proche du cinéma indépendant. Scénario vu des milliers de fois mais traité ici plus sérieusement, Andrew Dominik se sert de plans astucieux pour rythmer son récit mais ne parviendra pas à garder le cap bien longtemps, en partie pour ses dialogues, trop tourne en rond.

Matthieu H, le 30 mars 2013

 

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